Accueil Actu

James l'informaticien s'était créé de faux personnages pour manipuler celle qu'il tua

Patrick James, informaticien, 36 ans, est jugé cette semaine aux assises de Bruxelles pour le meurtre de Natacha K. Un personnage qui bascula peu à peu dans l\'irrationnel pour garder cette femme qui lui échappait peu à peu.

Patrick James, informaticien, 36 ans, est jugé cette semaine aux assises de Bruxelles pour le meurtre de Natacha K. Un personnage qui bascula peu à peu dans l'irrationnel pour garder cette femme qui lui échappait peu à peu. Ainsi, il inventa de faux personnages inexistants auprès desquels Natacha se confiait par téléphone. Des enregistrements de ces conversations ont été passées au tribunal aujourd'hui. Mais lisez plutôt...   La cour et le jury d'assises de Bruxelles-Capitale ont entendu mardi matin les dépositions de la juge d'instruction, Martine Quintin, et des principaux policiers qui ont mené l'enquête sur le décès de Natacha K., née le 26 juin 1986. Patrick James, un informaticien de 36 ans, répond de ce crime.
 
 
Les faits présumés dont répond l'accusé se sont déroulés la nuit du 30 juin au 1er juillet 2006. Selon les médecins légistes, la mort a été provoquée par de multiples contusions résultant de coups violents sur la tête et sur le visage de la victime. Ces coups ont été portés par un instrument contondant. James avouera plus tard qu'il avait frappé la victime avec un bâton.       Selon lui, la victime avait accepté de faire une promenade avec lui, au Rouge-Cloître, dans la forêt de Soignes, dans la soirée du 30 juin 2006, pour parler des problèmes d'argent, de l'avenir de leur relation et de sa rencontre avec un autre homme. L'accusé dit avoir perdu le contrôle de lui-même quand la victime lui a déclaré, prétend-il, qu'elle allait le dénoncer à la police, vu le peu de soin qu'il consacrait à ses deux enfants. Il a essayé de cacher le corps et de se forger un alibi. Mais c'est l'enquête de téléphonie qui va le confondre.      Celle-ci démontra que Patrick James et Natacha K. s'étaient vus la nuit du drame et que l'appareil de l'accusé avait été activé dans le coin du Rouge-Cloître, dans la soirée du 30 juin 2006, entre 22h20 et 22h40. Le corps de la victime a été découvert, à cet endroit, par un promeneur, dans la matinée du 1er juillet. Face à tant d'éléments accablants, Patrick James est passé aux aveux. La juge d'instruction Quintin et une dizaine de policiers ont fait le détail de leur enquête. Mais le moment le plus fort de la matinée a été l'audition des messages laissés par l'accusé sur la boîte vocale du GSM de la victime. Patrick James a reconnu lundi qu'à partir de 2003, lorsque la disparue avait 17 ans, il a inventé des personnages inexistants pour la manipuler. L'accusé lui a fait croire notamment en l'existence de deux cousins et d'une cousine qui sont entrés en correspondance avec la victime, à partir du Canada, prétendument.      Le but de la manipulation était de la convaincre de faire sa vie avec James, puis de ne pas le quitter, lorsque des tensions sont apparues dans le couple. L'accusé a avoué lundi qu'il avait fait entrer une fille dans le scénario parce que l'adolescente était susceptible de se confier plus facilement à elle. Jusqu'à sa mort, la jeune fille a cru en l'existence de ces faux personnages. Après son décès, ses proches ont raconté naïvement aux enquêteurs qu'elle avait développé de grandes amitiés avec des Canadiens qu'elle espérait pouvoir un jour visiter. Les messages enregistrés, qui ont été entendus mardi, commencent le 11 juin 2006 pour se terminer le 30 juin.       James parle lui-même avec son identité réelle puis imite la voix de ses faux cousins et de sa fausse cousine, avec beaucoup de "talent". Ils sont censés être anglophones et ne connaître que quelques mots de français. Le but, à ce moment-là, était de convaincre Natacha K. de ne pas quitter l'accusé. Certains des messages sont banals et veillent à maintenir le contact. D'autres invitent la victime à appeler James au plus vite. La fausse cousine est souvent larmoyante, parle de ses problèmes et du réconfort que la victime lui apporte.      Pour forcer celle-ci à l'appeler, James va inventer une quasi amputation d'un bras. Il a expliqué lundi qu'il s'était légèrement entaillé un bras. Ses prétendus cousins ont fait mine de se porter à son secours pour supplier l'adolescente de le choyer. Quand James se présente sous sa véritable identité, il est parfois mielleux, parfois tendre et triste, puis autoritaire et colérique. Enfin, des messages postérieurs au décès sont laissés par James sur la boîte vocale de la victime, pour commencer à se forger un alibi.      L'audience a repris mardi après-midi.

À la une

Sélectionné pour vous