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Le drapeau français d'une mairie brûlé, remplacé par un drapeau algérien

Un drapeau français de la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) a été brûlé et remplacé par un drapeau algérien, acte au mobile encore inexpliqué qui survient alors que le gouvernement veut renforcer les sanctions pour outrage à ce symbole national.

Le drapeau tricolore flottait entre les deux drapeaux des villes anglaise et allemande avec lesquelles est jumelée Villeneuve-Saint-Georges. Il a été enlevé, brûlé puis remplacé par un drapeau algérien dans la nuit de dimanche à lundi.

A la mairie annexe, dix drapeaux tricolores ont été enlevés de leur support et laissés au sol, et cinq ont été dérobés, selon une source judiciaire.

Dimanche, l'équipe de football d'Algérie avait été battue par la Slovénie (1-0), lors d'un match de la Coupe du Monde.

La mairie a immédiatement déposé plainte.

"Si ces informations sont exactes, je regrette et je condamne fortement", a commenté le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

"Ici comme ailleurs, les drapeaux des nations qui jouent au Mondial de football sont mis sur les maisons, les restaurants (...) Se pose la question de savoir qui a intérêt à ce genre de geste imbécile", a réagi dans un communiqué la maire (PCF) de Villeneuve-Saint-Georges, Sylvie Altman.

La mairie s'étonne, car aucun incident n'a été déploré sur la commune à la suite du match, et la communauté algérienne n'y est pas très importante.

Cécile Duflot, maire-adjointe de Villeneuve-Saint-Georges et secrétaire nationale des Verts, a fait état d'un incident "souciant", mais "dans un contexte de Coupe du Monde", "avec les emportements que cela peut susciter", appelant à ne pas faire "d'interprétations hâtives".

Dominique Joly, conseiller municipal FN de Villeneuve-Saint-Georges, et Marie-Christine Arnautu, secrétaire régionale FN d'Ile-de-France, se sont indignés d'un "acte ignoble et preuve du plus grand mépris envers la République".

Interrogé par l'AFP, le sociologue Laurent Mucchielli a assuré qu'il n'y avait "rien de fondamentalement nouveau", faisant un lien avec la Marseillaise sifflée lors de matchs de football amicaux en France (France-Algérie en octobre 2001, France-Maroc en novembre 2007 et France-Tunisie en octobre 2008).

Il a qualifié cet acte de "défi et de provocation", conseillant d'"éviter de surinterpréter les faits".

Depuis 2003, le délit d'outrage au drapeau ou à l'hymne national lors d'une manifestation organisée, est puni de 7.500 euros d'amende, assortis de 6 mois d'emprisonnement lorsqu'il est commis en bande organisée.

Le 21 avril, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, avait demandé des poursuites pénales après la diffusion, dans un journal gratuit, d'une photographie, primée par le jury d'un concours photographique organisé par la Fnac de Nice, montrant un homme s'essuyant le postérieur avec le drapeau français.

Début juin, la ministre a saisi le Conseil d'Etat, qui devrait se prononcer dans les semaines à venir. Un décret y est en examen, visant à créer une contravention, punissant de 1.500 euros d'amende la dégradation ou l'utilisation indécente du drapeau tricolore, dans un lieu public ou ouvert au public, ou la diffusion de ces faits.

En Corse, le drapeau tricolore a déjà été brûlé lors de manifestations nationalistes, comme en mars 2004 à Corte (Haute-Corse) lors d'une manifestation de lycéens pour la défense de la langue corse.

Le 18 novembre 2009, après la qualification de l'Algérie pour le Mondial-2010, un homme s'était hissé au balcon de la mairie de Toulouse et avait remplacé le drapeau tricolore par celui de l'Algérie.

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