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« On se demande ce qu’on va donner aux enfants » : Patricia compte chaque centime pour vivre, elle fait partie des 92.600 seniors wallons en difficulté financière

Par RTL info avec Sara Salamone, Julien Henrotte, Gaëtan Delhez et Xavier Preyat
13 % des Wallons de 65 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté, avec des difficultés notamment pour se nourrir. Ce sont les femmes qui vivent seules qui sont les plus touchées.

Patricia Fontaine habite à Charleroi. Elle a 65 ans. Malgré sa pension de veuve, le quotidien est compliqué. Elle vit avec son compagnon et ses deux enfants. Ils doivent compter chaque centime. « Ce n’est pas assez parce que nous avons des soucis de santé, donc forcément tout coûte cher. À la fin du mois, c’est tellement compliqué qu’on se demande ce qu’on va donner aux enfants. Et forcément, ils sont dans la fleur de l’âge, 17 et 15 ans, ça doit se nourrir. »

Toutes les deux semaines, ils viennent chercher un colis alimentaire à l’ASBL Toi et Nous. Hicham Imane en est le président. Il voit de plus en plus de personnes âgées. « Ça se voit très fortement. À mon avis, le prix du caddie devient de plus en plus cher. On a vu aussi une augmentation de l’électricité, de l’eau, du gaz, des loyers malheureusement. Et donc la priorité n’est plus de manger, c’est surtout de payer son loyer et son électricité », déplore-t-il.

En Wallonie, 13 % des 65 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté, soit 92.600 personnes. Un chiffre encore plus élevé pour les personnes isolées et pour les femmes. « Ça n’aide pas puisqu’évidemment, il faut assumer tous les frais de l’existence d’un ménage sur un seul revenu. Une pension dans ce cas-là. Alors qu’on sait que la pension des femmes est plus basse que celle des hommes. On sait aussi que les femmes vivent en moyenne plus longtemps et qu’elles se retrouvent seules pour cette raison-là aussi », détaille Christine Mahy, la secrétaire générale de politique du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté.

Le CPAS de Charleroi évoque plusieurs raisons pour expliquer ce chiffre. Une pauvreté chronique, l’appauvrissement de la société et la diminution de la solidarité intrafamiliale.

Le seuil de pauvreté est fixé à 1.522 euros net pour une personne isolée et à 2.300 euros pour un ménage de deux personnes.

Des aides existent, notamment la GRAPA, la garantie de revenu aux personnes âgées. L’année dernière, près de 6 % des 65 ans et plus en ont bénéficié.

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