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Océane a perdu 90€, Peter 300.000€ : leur histoire montre que « tout le monde est ciblé » sur internet

Par RTL info avec Olivia François et Michaël Harvie
La criminalité informatique a bondi de près de 300 % ces 10 dernières années. Elle touche tous les âges avec parfois des conséquences désastreuses. Certaines victimes ont perdu toutes leurs économies et une partie de leur vie. Deux profils bien différents témoignent. L’une a simplement fait un achat en suivant un lien sur les réseaux sociaux, l’autre a investi dans une fausse cryptomonnaie.

Océane Jamain a 16 ans et habite Mélin, sur la commune de Jodoigne. Au mois de septembre, elle repère un joli ensemble sur les réseaux sociaux et décide de l’acheter. Mais une fois le paiement effectué, elle ne voit rien venir. En réalité, elle a été redirigée vers une copie très crédible du site internet du marchand. « C’était vraiment la même chose et les mêmes photos que sur le site officiel après avoir comparé. La seule chose qui était bizarre, c’est qu’il y avait certaines indications en anglais et d’autres en français. Mais à part ça, non. »

Je me suis sentie un peu bête
Océane Jamain, victime de cybercriminalité

Ayant communiqué ses données bancaires, elle prend contact avec sa banque pour bloquer son compte et porte plainte à la police. Mais elle ne reverra jamais ses 90 euros déboursés de sa poche. « Je me suis sentie un peu bête vu que je ne commande pas du tout en ligne en général. Pour une fois que je commande, ce n’est pas de bol. Il faut que ça m’arrive à moi. »

Peter a tout perdu… en faisant confiance

Peter Van Welden, lui, est entrepreneur à Diest, dans le Brabant flamand. À 67 ans, il a tout perdu. Il y a plus d’un an, il est contacté sur WhatsApp par une femme, une Londonienne qui affirme vouloir développer son activité en Belgique. « Elle parlait de sa jeunesse, elle parlait de ce qu’elle faisait dans sa vie. Elle me posait des questions. Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qui était pour moi important ? Et à ce moment-là, il y a vraiment une relation très sincère, très gentille qui s’est installée. »

C’était vraiment fait très professionnellement
Peter Van Welden, victime de cybercriminalité

En confiance, Peter se lance d’abord prudemment lorsque la femme lui propose d’investir dans la cryptomonnaie. Puis il s’engage petit à petit, jusqu’à 80 000 euros. « C’était pour moi vraiment très réel parce qu’elle me montrait des graphes et elle me montrait vraiment l’évolution. Et c’était vraiment fait très professionnellement. » Lorsqu’il veut arrêter, son interlocutrice le presse de payer davantage, évoquant des garanties antiblanchiment. Il perd 300.000 euros au total.

« La grosse erreur, c’est de penser qu’une catégorie est plus vulnérable qu’une autre », met en garde Vincent Defrenne, le coordinateur de la société de cybersécurité nviso. « Les personnes âgées se sont plus ciblées, les jeunes se sont plus ciblés, les entreprises se sont plus ciblées, tout le monde est ciblé. C’est aussi simple que ça. Tout le monde a de l’argent, tout le monde a un compte en banque. Peut-être pas autant qu’il le souhaiterait, mais suffisamment pour être une victime intéressante pour un pirate. »

Des chiffres qui explosent… et qui pourraient être sous-estimés

En Belgique, les faits de cybercriminalité très rentables ont grimpé de 3,5 % entre 2023 et 2024, et de plus de 280 % ces dix dernières années. Pour Peter, on serait bien en dessous de la réalité. « Il y a vraiment la honte qui joue. Je sais que j’ai fait quelque chose qui n’était pas correct. J’étais victime d’une arnaque et on n’est pas fiers. »

Au bord du gouffre financier et moral, l’entrepreneur a décidé de raconter son histoire dans un livre, déjà paru en néerlandais. Il sera bientôt traduit en français.

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