Accueil Actu

Procès Courjault: la notion de "déni de grossesse" au centre des débats

La notion de "déni de grossesse" a été pour la première fois abordée, lundi matin, au cinquième jour du procès de Véronique Courjault, jugée pour trois infanticides aux assises d'Indre-et-Loire, par les psychologues, pas tous d'accord dans leurs conclusions.

Fidèle au cérémonial commencé dès l'ouverture du procès, Véronique Courjault, gilet rose, chemisier à fleurs, jean, cheveux retenus par une barrette, regarde sa famille et lui sourit, en entrant dans le box.

Elle se tourne ensuite vers son mari, Jean-Louis Courjault, face à elle sur le banc des parties civiles et ils échangent un sourire.

Dès la reprise du procès, les experts-psychologues qui ont rencontré l'accusée à plusieurs reprises durant sa détention, sont appelés à la barre. Si Simone Lamiraud-Laudinet et Fulbert Jadech sont d'accord pour décrire "une femme discrète, intelligente, ambivalente, marquée par son enfance" et "ne souffrant pas de pathologie névrotique", leurs conclusions en revanche divergent.

"Nous sommes dans la dénégation. Elle sait mais elle refuse cette réalité sans tenir compte des conséquences. L'accusée savait qu'elle était enceinte", déclare Simone Lamiraud-Laudinet.

"Elle dit je sais, je ne sais pas. Elle n'est pas consciente d'être vraiment enceinte", déclare pour sa part Fulbert Jadech, qui évoque bien un "déni de grossesse".

Ce désaccord est souligné par la défense: "C'est une affaire compliquée, un cas difficile. La meilleure preuve est que les psychologues peuvent avoir des avis différents", déclare Me Henri Leclerc, un des conseils de Mme Courjault.

Pour la troisième experte-psychologue Katy Lorenzo-Regrendy, l'accusée est "à ranger entre la névrose et la psychose". Mais tous sont d'accord pour dire que Véronique Courjault est "réadaptable "avec des soins.

Les débats vont se poursuivre cet apprès-midi avec notamment l'audition de psychologues et psychiatres appelés par la défense. Jugée pour "assassinats", Véronique Courjault encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit s'achever le 17 juin.

À la une

Sélectionné pour vous