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Les mondes de la politique et du spectacle français ont rendu hommage au comédien Michel Serrault, décédé dimanche à 79 ans, saluant son immense talent tant dramatique que comique.
Le président Nicolas Sarkozy a réagi le premier, dans la nuit, en saluant "un monument du monde du théâtre de boulevard, du cinéma et de la télévision". "Cet artiste populaire à la filmographie impressionnante a su marquer chaque Français par ses immenses talents d'acteur, aussi bien comique que dramatique" a-t-il souligné dans un communiqué.
Il a été suivi de peu par son Premier ministre François Fillon, pour qui "Zaza Napoli de la "Cage aux folles", le sensible "Monsieur Arnaud", "l'oeil" de mortelle randonnée ou Knock, resteront dans les mémoires de plusieurs générations de Français qui ont apprécié la vivacité de son jeu et son humour parfois noir".
Pour la ministre de la Culture Christine Albanel, "il avait, au delà du personnage bougon et bourru, tout en exclamations, qu'il s'était forgé sur les planches des cabarets, le don d'apporter une évidente authenticité aux caractères qu'il savait dépeindre, quel qu'en soit le registre".
"Du rire aux larmes, de la comédie au drame, de la mesquinerie à la tendresse, le talent de cet immense acteur populaire a illuminé le cinéma français pendant plus d'une cinquantaine d'années", a souligné la secrétaire du Parti communiste, Marie-George Buffet, dans un communiqué.
Pour le Parti socialiste, "il a toujours interprété ses rôles, tour à tour comiques ou dramatiques, avec une humanité et une authenticité qui font de lui un acteur exceptionnel et un homme auquel les Français resteront profondément attachés".
Le père Alain de la Morandais, qui a assisté l'acteur dans ses derniers moments à sa résidence de Honfleur, a raconté son dernier sourire lundi sur Europe 1. "Il n'était plus conscient", a indiqué à la radio le religieux. "Je lui ai dit: « Allez, va faire rire le bon Dieu, il en a bien besoin, parce que c'est un boulot pas facile » et il a fait un petit sourire".
Le réalisateur Jean-Pierre Mocky, un de ses amis, a salué "l'un des plus grands acteurs français avec Jean Gabin ou Philippe Noiret". "C'était un acteur formidable", a dit le réalisateur. "J'ai remplacé Bourvil par Michel Serrault. Maintenant, je ne vois pas à qui proposer ses rôles", a-t-il ajouté.
La mort de Michel Serrault laisse pour Pierre Tchernia, qui l'avait mis en scène dans "Le Viager", "un grand vide". "C'était une joie de travailler avec lui. Ce qui était magnifique, c'était son besoin de création, de faire les choses. Pour lui, le métier d'acteur était idéal: à chaque fois, il fallait inventer un personnage", a-t-il dit à l'AFP.
"C'est le plus grand qui s'en va", a souligné le réalisateur Jean-Louis Guillermou, avec lequel il a tourné un de ses derniers films "Antonio Vivaldi, un prince à Venise". C'était "un plaisir" de tourner avec lui, a-t-il indiqué: "on n'avait pas l'impression de travailler" et d'ailleurs, "vous ne dirigez pas Michel Serrault, c'est lui qui faisait tout lui-même".
