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L\'armée américaine a annoncé dimanche avoir tué le cerveau des deux attentats contre le mausolée de Samarra qui avaient déclenché une spirale de violences confessionnelles entre chiites et sunnites en Irak.
Haitham al-Badri, décrit par les Américains comme le chef de la branche irakienne d\'al-Qaïda dans la province de Salaheddine, a été tué lors d\'une opération, jeudi à l\'est de Samarra (nord), selon une porte-parole militaire américaine.
Une patrouille de surveillance irakienne avait repéré un groupe de combattants préparant apparemment une embuscade et demandé un soutien aérien américain, a expliqué le porte-parole de l\'armée américaine, le contre-amiral Mark Fox, au cours d\'une conférence de presse à Bagdad.
Un hélicoptère a tué Badri, a précisé une autre porte-parole.
M. Fow a indiqué que Badri était \"considéré comme le cerveau\" de l\'attaque de février 2006 et de celui du 13 juin dernier.
Haut lieu de pèlerinage, le mausolée chiite de Samarra, ville sunnite située à 120 km au nord de Bagdad, avait été dynamité le 22 février 2006. Son dôme en or, chef d\'oeuvre architectural vieux de 1.200 ans, avait été détruit.
Cet attentat avait déclenché une flambée de violences confessionnelles.
En juin, l\'édifice, qui abrite les tombes de deux des douze imams chiites, Ali al-Hadi (827-868) et Hassan al-Askari (845-872), a été victime d\'un nouvel attentat, qui a détruit ses deux minarets.
Selon M. Fox, Badri était également impliqué dans un attentat à la bombe à Kirkouk (250 km au nord de Bagdad) en juin 2006, qui avait tué 20 Irakiens. Il était en outre soupçonné d\'être l\'auteur d\'une attaque deux mois plus tard d\'un poste de contrôle de l\'armée irakienne, qui avait causé la mort de 29 soldats irakiens.
Les autorités irakiennes l\'accusaient par ailleurs d\'avoir tué une journaliste irakienne, Atwar Bahjat, qui travaillait pour la chaîne satellitaire al-Arabiya, basée à Dubai.
Badri était un proche du régime de l\'ancien dictateur Saddam Hussein, déchu en 2003. Il avait rejoint Ansar al-Sunna, un groupe de militants sunnites extrémistes, et finalement l\'organisation al-Qaïda.
Il a été tué lors d\'une vaste opération, lancée mardi et achevée dimanche, à laquelle participaient plus de 1.000 soldats irakiens, épaulés de parachutistes américains.
Selon l\'armée américaine, plus de 80 suspects ont été arrêtés au cours de cette opération dont un homme décrit comme un chef local de la branche irakienne d\'al-Qaïda, interpellé à Samarra vendredi.
En dépit de cette vague répressive, les violences se poursuivaient dimanche à Bagdad.
Onze civils ont été tués et seize blessés par des tirs de mortier sur des voitures qui faisaient la queue à une station service de Bagdad, dimanche matin, selon des services de sécurité et de santé.
Une attaque similaire a entraîné la mort d\'un officier de police et blessé 12 personnes dans le sud de Bagdad quand un obus de mortier a explosé, a indiqué le lieutenant Haidar al-Chameri.
Un autre policier a par ailleurs été blessé dans l\'explosion d\'une bombe à Latifiyah, plus au sud, tandis que deux autres personnes sont mortes dans l\'explosion d\'une voiture dans le sud de la capitale, selon les services de sécurité.
L\'armée américaine n\'a pas été épargnée. Quatre soldats américains ont été tués et deux blessés samedi et dimanche dans des attaques en Irak, a annoncé l\'armée américaine.
Ces décès portent à 3.665 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis l\'invasion de mars 2003, selon un décompte de l\'AFP basé sur les chiffres du Pentagone.
