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L’entreprise Soubry n’est située qu’à 20 minutes de Mouscron et 30 minutes de Tournai. Pourtant seulement dix Wallons y travaillent, contre 180 Français et des centaines de Flamands. Une situation que le patron de Soubry a du mal à comprendre : « Je pense que les Français ont été plus motivés pour venir travailler à l’étranger étant donné que le chômage était limité dans le temps d’un côté. Et de l’autre côté, les salaires en Belgique sont plus intéressants que les salaires en France », explique Michel Soubry, CEO.
« Autant de facteurs qui font que les Français sont extrêmement motivés pour venir travailler chez nous », conclut-il.
La barrière linguistique
Parmi les dix Wallons de l’entreprise, Jérôme Hoet y est employé depuis maintenant cinq mois. Il raconte ce qui l’a poussé à franchir le pas : « Pour moi ça a beaucoup de sens, ce n’est pas très loin car j’habite à 30 minutes maximum. On est très bien accueillis et il y a beaucoup de travail. »
Lorsqu’on lui pose la question de la barrière de la langue, il répond avec assurance : « Ce n’est pas compliqué du tout. Au niveau de la direction et des chefs en général, tout le monde parle français. Et puis ça nous permet d’apprendre aussi à parler néerlandais. »
Partage des offres, mais aussi contrôles et sanctions
Pour que davantage de Wallons comme Jérôme viennent travailler en Flandre, un accord vient d’être signé ce matin entre les deux régions. Les offres d’emploi seront par exemple désormais partagées autant par le Forem, que par son pendant néerlandophone. Certains échanges pourraient même être rendus obligatoires.
À cet effet, des contrôles plus stricts des demandeurs d’emploi sont également prévus dans l’accord. Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre wallon de l’Emploi, cite un exemple de cas où un contrôle pourrait intervenir : « Un chercheur d’emploi à Liège qui reçoit une offre d’emploi à Tongres, et qui la refuse sans raison valable, pourrait être exposé à des contrôles et à des sanctions éventuelles. »
La Région wallonne vise un taux d’emploi de 80 %, alors qu’à l’heure actuelle celui-ci n’est que de 69 %.














