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Reproduction des chevaux: la science en renfort de la nature

Animal de plus en plus en plus prisé du grand public, le cheval connaît une rationalisation de sa reproduction par des méthodes ultra-modernes reléguant au rang d'antiquité les amourettes impromptues qui donnaient naissance aux "cocktails des prés" à la génétique approximative.

Semence d'étalon transportée par avion, femelles aux chaleurs programmées, la science vient au secours des éleveurs confrontés au même problème depuis que le monde est monde: si l'étalon peut saillir toute l'année, la jument est cyclique et alterne les périodes de chaleurs et les périodes de refus du mâle, qu'elle exprime en général par une ruade bien appliquée.

Selon les Haras nationaux, 7.000 étalons ont été en activité en 2006, en augmentation de près de 7% par rapport à 2004, et 93.000 juments ont été saillies, ce qui témoigne d'un marché très florissant.

Les laboratoires de recherche, notamment l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), se penchent sur cet aspect comportemental et saisonnier de la reproduction équine, tandis que les Haras nationaux (HN), créés par Colbert en 1665 pour produire des chevaux de guerre, proposent aux éleveurs d'accéder facilement à des techniques de reproduction innovantes à un coût compétitif.

Sans aller, comme on le fait pour les pur-sang de haute lignée, jusqu'à transporter en hiver les étalons de l'hémisphère nord dans l'hémisphère sud où les poulinières sont inversées comme les saisons, des techniques nouvelles apparaissent depuis 10 ans. La réfrigération et la congélation des semences se développent et permettent grâce aux transports rapides, notamment par avion, d'étendre le choix génétique dans les régions françaises.

Autre procédé désormais utilisé, la mise sous lumière durant l'hiver des poulinières à l'écurie. Les chercheurs ont en effet été constaté que la lumière favorisait et hâtait l'ovulation chez les juments. Ils ont aussi travaillé sur la synchronisation des chaleurs des poulinières, pour en simplifier l'insémination.

"Nous avons sorti les techniques des laboratoires pour les développer à grande échelle", explique Philippe Gaubert, directeur adjoint des Services et des sites de l'établissement public administratif des HN. Des métiers nouveaux ont vu le jour afin de proposer un service complet et adapté aux éleveurs, associations de race ou étalonniers dans le cadre d'une stratégie d'ouverture" et "d'innovation", ajoute-t-il.

Pascal Vallée, propriétaire d'un élevage de chevaux de trait près du Lion d'Angers dans la Mayenne, a fait appel aux haras dans le cadre de la synchronisation des chaleurs de trois de ses juments. En dépit des contraintes du traitement par injections, l'éleveur considère cette méthode comme une "technique simple qui évite bien des inconvénients". Il insiste également sur le niveau des prestations des agents des HN et leur coût, jugé très raisonnable (80 euros).

Constat similaire pour Bernard Caron, éleveur de pur-sang de course dans le Maine-et-Loire. Il a confié récemment une de ses juments aux HN pour une "mise sous lumière" qui d'après lui a permis à sa poulinière d'être rapidement pleine après seulement une saillie, alors que plusieurs sauts de l'étalon sont souvent nécessaires. Seule la monte naturelle est admise pour les pur-sang, contrairement aux autres races.

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