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La Russie entend défendre son rang dans l'aviation militaire

La Russie, tout en faisant de gros efforts pour renflouer son aviation civile, n'entend pas céder un pouce de terrain dans l'aviation militaire, a assuré le président Vladimir Poutine à l'ouverture mardi du salon aéronautique Maks, vitrine de l'industrie du pays.

"Nous devons avoir pour objectif de maintenir notre position dominante dans la production de technologie aéronautique à caractère militaire", a insisté le président à l'occasion de l'inauguration du salon près de Moscou.

"La Russie, qui dispose de nouvelles capacités économiques, accordera une attention supplémentaire au développement de technologies modernes", a-t-il ajouté avant d'assister à un long ballet aérien composé essentiellement d'avions de chasse.

Vendredi dernier, le président russe avait annoncé la reprise immédiate des vols de bombardiers stratégiques russes "sur une base permanente", renouant ainsi avec une pratique de la Guerre froide. Cela signifie que la Russie aura de nouveau, mobilisés en permanence dans les airs, des bombardiers stratégiques capables de transporter des missiles nucléaires.

Au salon Maks, l'accent a toutefois plutôt été mis sur les nouveaux modèles de chasseurs présentés par les constructeurs russes: le Soukhoï-35, sur lequel reposent beaucoup d'espoirs à l'exportation, et les MiG-35 et MiG-29K dans sa version aéronavale et le Soukhoï-32.

La Russie devrait également présenter ses dernières technologies en matière de systèmes anti-aériens, qui représentent aussi une part importante de ses exportations d'armements.

Sans prétendre à l'importance de ceux du Bourget en France ou de Farnborough en Grande-Bretagne, ce salon, le huitième de ce type, est en pleine expansion : selon l'organisateur, l'agence publique russe d'exportation d'armements, Rosoboronexport, il a grossi d'un tiers depuis sa dernière édition il y a deux ans, avec 540 entreprises russes et 247 étrangères, et une centaine de pays représentés.

Un contrat évalué à entre 330 et 335 millions de dollars a été signé mardi pour la vente de six avions Soukhoï à l'Indonésie.

L'aviation militaire russe, contrairement à son homologue civile, a poursuivi ses exportations pendant les années 90 et franchi au total sans accroc cette période très difficile pour l'économie russe.

Aujourd'hui, le marché mondial des avions militaires est "en expansion", avec un chiffre d'affaires de 25 à 27 milliards de dollars par an, et ses perspectives demeurent favorables, d'après Rosoboronexport, par qui transitent 90% des ventes totales d'armes du pays.

Pour l'heure, les carnets de commandes russes sont suffisamment pleins pour occuper les entreprises du secteur pendant "5 à 7 ans", affirme l'agence, pour laquelle "le statut de la Russie sur le marché mondial de l'aviation est assez stable".

Ce salon, qui se déroule sur fond de profonde restructuration de l'aéronautique russe, représente une première occasion pour elle d'apparaître sous une même bannière, celle de la holding publique UAC (Compagnie aéronautique unifiée russe).

Le gouvernement russe, à commencer par le premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov, également président du conseil d'administration d'UAC, s'est beaucoup investi pour la nouvelle holding, qui rassemble les constructeurs Soukhoï, Irkout, Iliouchine, Tupolev et MiG.

Ces derniers mois, les politiques russes ont surtout insisté sur la nécessité de rééquilibrer le secteur aéronautique au profit de l'aviation civile. Le projet-phare en matière d'aviation civile est l'avion régional Superjet. Son premier vol est prévu en fin d'année. Il n'est pas exposé au Maks.

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