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Le faucon pèlerin aux portes de Paris, prêt à y faire son nid

Le faucon pèlerin, joyau de la faune européenne qui a frôlé l'extinction en France, se trouve aujourd'hui aux portes de Paris, où il est invité à venir nicher afin de sensibiliser le public à son sort et d'aider à lutter contre la prolifération de pigeons.

Un couple de faucons pèlerins a été repéré l'an dernier dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de la capitale, indique Fabienne David, de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Mais ils n'ont pas pu y nicher pour faire des petits, faute de cavités ou de recoins sur les parois lisses des gratte-ciel en verre. Les oiseaux ont dû se contenter des enseignes de Total et Areva, faisant office de perchoirs au sommet de ces tours.

"Cette année, on a installé un nichoir au sommet de la tour Gan", explique Fabienne David. C'est une des plus hautes tours du quartier, avec une vue exceptionnelle sur tout l'ouest parisien mais les oiseaux ne s'y sont pas encore installés.

Peut-être l'année prochaine, espère la LPO, qui multiplie les installations pour attirer ces rapaces.

En 2004, deux nichoirs ont été installés sur le toit d'une des tours de la Bibliothèque nationale de France (BNF) dans le XIIIe arrondissement sur les bords de la Seine.

L'idée est de "sensibiliser le grand public à la présence potentielle de cet oiseau emblématique en ville", selon la LPO.

Et par la même occasion d'aider la BNF à se débarrasser des nuées d'étourneaux et de pigeons, dont il est friand, qui envahissent le site et y laissent quantités de fientes.

Mais le faucon pèlerin se fait attendre. Pour l'instant, seul un couple de faucons crécerelles, un petit rapace beaucoup plus commun et qui se nourrit ordinairement de rongeurs et d'insectes, est venu nicher sur le toit de la BNF.

Le faucon crécerelle est un vieil habitué de la capitale, selon le centre ornithologique d'Ile-de-France (Corif) qui évalue leur population parisienne à une cinquantaine de couples.

La LPO espère que le pèlerin pourrait à son tour nicher dans Paris, où il trouverait abondance de pigeons et de moineaux et où il ne risquerait pas de faire de mauvaises rencontres, comme celle du hibou grand-duc d'Europe, son ennemi de toujours.

Avec la participation active des municipalités intéressées, la LPO a déjà contribué au retour du faucon pèlerin dans plus d'une trentaine de villes en France - Albi, Auxerre, Bayonne, Chartres, Toulouse, Troyes ...

Les façades des bâtiments les plus élevés lui rappellent ses falaises de prédilection, d'où il peut prendre de la hauteur pour repérer ses proies et leur fondre dessus en piqué à 250 km/h.

Cathédrales, châteaux d'eau, cheminées industrielles l'attirent. A Londres, un couple s'est installé au sommet de la cheminée d'une ancienne centrale électrique désaffectée en face du Millenium Bridge.

Le premier couple de faucons pèlerins à s'installer en Ile-de-France - en 2005 - a choisi une carrière, juste en face de la centrale thermique d'EdF, à Porcheville dans les Yvelines, à l'ouest de Paris.

Victime de l'utilisation de pesticides organochlorés dans l'agriculture, l'espèce a vu ses effectifs plonger en chute libre entre 1945 et 1970, avant d'être sauvé grâce au bannissement de ces pesticides et à son inscription sur la liste des espèces protégées.

Mais les colombophiles ne l'apprécient guère: "les faucons pèlerins font des ravages parmi les pigeons voyageurs, c'est un problème assez dramatique", s'alarme Jean-Luc Dernoncourt, conseiller technique de la fédération colombophile française.

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