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Rachid Madrane veut voir plus d'imams formés en Belgique qui s'expriment en français et en néerlandais

Rachid Madrane, le ministre bruxellois PS de l’Aide à la jeunesse, était l’invité de la rédaction de Bel RTL ce jeudi matin. Au micro de Martin Buxant, il estime que les autorités ont fait une grosse erreur dans les années 70.

Dans les médias jeudi, Rachid Madrane (PS), ministre de l'Aide à la Jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles, affirme souhaiter plus d'imams formés en Belgique, qui s'expriment en français, en néerlandais, ainsi que plus d'arabophones dans les services de renseignements. Il invite en outre le monde musulman à "se questionner" face à "des courants dangereux, sectaires."




"Se questionner aujourd'hui" face à "des courants dangereux, sectaires, qu'il faut éradiquer"

S'exprimant sur Bel RTL jeudi matin, M. Madrane a invité les services de renseignements à "s'appuyer davantage sur les personnes qui parlent arabe et connaissent ces milieux". "On a besoin de toutes les forces vives et il y en a". Sur le site internet du quotidien La Libre Belgique le même jour, il a aussi souligné le même jour la "nécessité" que des imams soient formés ici et s'expriment en français ou en néerlandais. Une opinion partagée selon lui par "une nouvelle génération de musulmans qui prônent un islam plus progressiste." Il invite le monde musulman à "se questionner aujourd'hui" face à "des courants dangereux, sectaires, qu'il faut éradiquer".


"Il faut que les musulmans s'interrogent sur la manière dont le culte s'organise dans les pays qui ne sont pas musulmans"

"Il faut que les musulmans s'interrogent sur la manière dont le culte s'organise dans les pays qui ne sont pas musulmans", indique-t-il. M. Madrane a insisté en radio sur le fait que l'immense majorité des musulmans en Belgique a "une pratique apaisée", et reconnu sur le site LaLibre.be l'existence d'"un islam clandestin, très minoritaire, avec des pratiques rigoristes qui posent question en Occident mais aussi dans les pays arabes et musulmans".


"Le péché originel, en Belgique, a été de confier les clés de l'islam en 1973 à l'Arabie saoudite"

Selon le ministre "le péché originel, en Belgique, a été de confier les clés de l'islam en 1973 à l'Arabie saoudite pour s'assurer un approvisionnement énergétique". Il observe qu'à l'époque cela se justifiait après le choc pétrolier. "Mais le résultat, c'est que la pratique de l'islam apaisé qui était celle des personnes qu'on a fait venir du Maroc, a été infiltré par du wahhabisme, du salafisme". On constate que l'immigration marocaine à l'étranger est beaucoup plus touchée par ce phénomène, poursuit Rachid Madrane sur le site de La Libre. "Il faut que les musulmans s'interrogent sur la manière dont le culte s'organise dans les pays qui ne sont pas musulmans, conclut-il.












Questions-réponses sur Bel RTL

Martin Buxant : Vous dites aujourd’hui : "On a laissé beaucoup trop de place à un pays comme l’Arabie saoudite dans l’organisation des mosquées à Bruxelles, et aussi dans leur financement". Ça veut dire qu’on s’est laissé infiltrer finalement par des pays wahhabites très rigoristes au point de vue de l’islam ?

Rachid Madrane :

Je l’ai toujours dit, le péché originel date des années 70. Vers les années 73, on a confié les clés de la gestion de l’islam à un pays, c’était l’Arabie saoudite et on l’a fait pourquoi à l’époque il y a plus de 40 ans? On l’a fait pour garantir un approvisionnement énergétique. Il faut savoir que l’immigration qu’on a fait venir, notamment l’immigration marocaine et turque. En tout cas pour le Maroc, c’est un islam sunnite, malékite, c’est un islam de paix.


M.B. : Un islam plus tranquille...

R.M. :

Très tranquille, tout à fait tranquille et au fur et à mesure du temps, on a laissé le wahhabisme s’infiltrer dans les esprits de certains. Mais je crois qu’il est aussi important de rappeler que l’immense majorité des musulmans dans notre pays et en Europe ont une pratique de l’islam qui est complètement apaisée. Mais il y a une minorité qui veut empêcher la démocratie, qui veut limiter nos libertés et ceux-là, il faut les combattre sans pitié.


M.B. : Et par exemple que le directeur d’une grande mosquée comme celle du Cinquantenaire à Bruxelles soit payé par un pays comme l’Arabie saoudite, vous ne trouvez pas ça normal ?

R.M. :

Je trouve que c’est un non-sens. Et je pense que ça doit cesser.


M.B. : Ca veut dire qu’on accepte ça en échange de contrats commerciaux pour la Belgique ?

R.M. :

En tout cas, c’est comme ça que ça s’est fait dans les années 70 et je le redis, je pense que c’était le péché originel.











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