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Une solution de remplacement cinq étoiles: initialement prévues à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, les épreuves de tir sportif des Jeux olympiques 2024 auront lieu à plus de 200 km de Paris dans un écrin flambant neuf, dans la périphérie de Châteauroux.
Avant d'accueillir les meilleures gâchettes de la planète, du 26 juillet au 11 août 2024 pour les JO et du 28 août au 6 septembre 2024 pour les Jeux paralympiques, le Centre national du tir sportif (CNTS) de Déols a été la plus grande base de l'Otan en Europe.
"Vous êtes sur le site technique de la Fédération française de tir, qui est le plus grand site d'Europe et qui regroupe les douze disciplines de la Fédération", détaille le directeur du CNTS Sébastien Lebeau.
Le tir sportif, comme le basket et la boxe, a dû déménager: le site initialement prévu par les organisateurs des JO-2024 sur un ancien terrain militaire de La Courneuve était devenu trop petit.
La discipline qui a rapporté à la France 34 médailles, dont dix titres, depuis 1896, n'y a pas perdu au change, bien au contraire.
Cent hectares du site qui fut jusqu'en 1967 un centre logistique de l'Otan ont été rachetés en 2015 par la Fédération française de tir.
Au détour d'une butte, trônent deux bâtiments ornés d'une dentelle de métal blanc: c'est ici qu'auront lieu les épreuves olympiques de tir à 10 m, 25 m et 50 m. L'immense "Stand Olympique" accueillera les qualifications sur trois plateaux différents. Le plus récent, inauguré en juin, est destiné aux finales.
- "Le top pour s'entraîner" -
Dans un coin de la longue salle réservée au tir à 10 mètres, Dylan Kerreneur s'entraîne à la carabine sur l'une des 80 cibles électroniques.
Employé à temps partiel par le CNTS, le jeune homme, sacré champion du monde paralympique par équipe sur 50 mètres en 2018, enchaîne des tirs proches de la perfection.
Sans se déplacer et sans un mot, il contrôle son tir sur un écran.
"Le CNTS est magnifique et adapté pour tous, avec les mêmes cibles électroniques qu'en compétition. C'est le top pour s'entraîner. Avoir les cibles électroniques, c'est énorme. Ca permet de ne pas avoir à se lever, de ne pas casser la concentration", apprécie le récent 4e de la Coupe du monde à 10 m.
"A cette période d'habitude, nos équipes de France partent soit à l'étranger, soit dans le sud de la France, pour avoir une température tempérée parce que tirer quand il fait -5°C, c'est un peu compliqué", explique Sébastien Lebeau. "On peut s'entraîner vraiment dans des conditions qui correspondent à ce qu'on découvre dans les grandes compétitions internationales dans le monde entier."
Le bâtiment voisin, celui des futures finales olympiques, sent encore le neuf.
Sa grande salle à l'éclairage doux et à l'acoustique travaillée pourra accueillir les finales des grandes compétitions jusqu'à 50 mètres, avec une tribune de 600 places. L'enceinte dispose d'une régie et d'écrans géants pour le compétiteur et le public.
- "Sur nos terres" -
A plusieurs centaines de mètres de là, des tireurs s'entraînent à l'abri d'une immense butte en terre. Ils dégainent en extérieur, dans la partie du CNTS réservée aux disciplines olympiques de plateaux d'argile, le skeet et la fosse olympique.
Casque anti-bruit sur la tête et lunettes de protection sur le nez, Mélanie Couzy s'apprête à commencer sa séance d'entraînement.
La fonctionnaire, championne d'Europe 2018 en fosse olympique, n'hésite pas à venir de loin pour pratiquer sa discipline dans les meilleures conditions.
"Je suis affectée à Bordeaux dans la police nationale et je m'entraîne ici régulièrement. Je viens trois à quatre jours pour pouvoir profiter des installations. On appelle, on vient, ils sont à notre disposition. On s'entraîne quand on veut", explique la jeune femme, déçue par sa 25e place aux JO de Tokyo en 2021.
A domicile en 2024, elle espère faire bien mieux grâce à son accès au site olympique berrichon: "Chaque fosse a sa biodiversité, son contexte. La lumière est différente", détaille-t-elle. "On est sur nos terres. (...) Ça ne peut être qu'avantageux!"