Partager:
Technicien à poigne, réputé pour ses talents de communicant, Christophe Galtier a brouillé sa belle image en une saison sur le banc du Paris SG, où des accusations portant sur des propos discriminatoires liées à son passé niçois ont ressurgi.
Le club de la capitale, en quête d'un profil français, a jeté son dévolu à l'été 2021 sur le Marseillais d'origine, crédité d'une réputation flatteuse à Saint-Étienne (2009-2017) et Lille (2017-2021), avant une saison plus mitigée à Nice (2021-2022).
Galtier, 56 ans, c'est un caractère bien trempé, un technicien qui se veut juste et intransigeant, une recrue en forme de contre-pied pour les propriétaires qataris, à la recherche d'un profil moins "bling-bling" que ses prédécesseurs.
"C'est un séducteur dans le bon sens du terme. Il a suivi une formation de communication quand il était plus jeune. C'est un élément important de son métier", disait alors de lui Philippe Lyonnet, ancien directeur de la communication des Verts.
A Paris, il monte constamment au créneau pour vanter Lionel Messi, malgré les sifflets du Parc des Princes, se montre très élogieux avec Neymar et s'affiche tout sourire aux côtés de Kylian Mbappé, troisième vedette d'une attaque dorée.
- Char à voile -
"Il est ouvert à la discussion avec les joueurs phares de son équipe mais aussi l'ensemble des joueurs pour leur témoigner aussi de leur importance. Il fait adhérer tout le monde. C'est un fédérateur", résumait avant le début de saison Alain Blachon, un de ses adjoints à Saint-Etienne.
La musique est douce, mais la communication de "Galette" déraille par moments.
Elle connaît un premier accroc quand il ironise sur les chars à voile après une question sur les déplacements en avion de son équipe. Le technicien fait amende honorable et reste ouvert avec les médias après cet épisode.
Ses critiques à l'endroit du jeune El Chadaille Bitshiabu, après un but encaissé en 1/8 de finale de Ligue des champions contre le Bayern Munich, où pourtant le cadre Marco Verratti est plus fautif, font aussi tousser les suiveurs, comme certains supporters.
Sa communication longtemps détendue se hérisse nettement quand, de son passé niçois, ressurgissent des accusations lui prêtant un comportement discriminatoire à l'encontre de joueurs musulmans, ce qu'il nie farouchement.
"Vous ne m'avez pas épargné", lance-t-il aux journalistes, une fois en poche le titre de champion de France, le onzième pour le club de la capitale, un record dans l'Hexagone.
Le trophée "Hexagoal", déjà conquis deux saisons plus tôt avec le Losc, ne pèse pas lourd face à l'échec en Coupe d'Europe, couplé à une année domestique 2023 (élimination en Coupe de France contre l'OM, sept défaites en L1) trop éloignée des espérances.
- L'apogée à Lille -
L'ancien défenseur, formé à Marseille et passé par Lille, Toulouse, Monza et au Liaoning Yuandong en Chine, a perdu une partie du crédit accumulé comme entraîneur après sa première expérience au très haut niveau.
D'abord adjoint de Bernard Casoni à l'OM, puis N.2 à l'Aris Salonique (D1 grecque) et Bastia, il a fait ses armes aux côtés d'Alain Perrin, remportant notamment la Coupe de France en 2007 avec Sochaux avant le doublé Coupe-Championnat avec Lyon l'année suivante.
Avec Saint-Etienne, il a effectué ses grands débuts d'entraîneur principal en 2009, démarrant une histoire d'amour avec de plus de sept ans avec l'ASSE, notamment marquée par une victoire en Coupe de la Ligue (2013), plusieurs campagnes européennes et un titre de meilleur entraîneur de L1 en 2013, ex-aequo avec le Parisien Carlo Ancelotti.
Arrivé au chevet de Lille après le fiasco Marcelo Bielsa fin 2017, Galtier a réussi à maintenir le club en L1 en 2018, le mener ensuite à la deuxième place... puis à la consécration en mai 2021, en détrônant Paris pour le titre national à la surprise générale, épaulé par le directeur sportif Luis Campos, qu'il a retrouvé à Paris.
C'est ce même Campos qui a informé Galtier, le 6 juin, qu'il n'effectuerait pas sa seconde année de contrat, le club ayant décidé de mettre fin à leur aventure commune.