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En Australie, les Bleues du hockey subaquatique à l'assaut d'une deuxième étoile

Palmes, masque, tuba et crosse à la main, les nageuses sombrent dans les profondeurs de la piscine et se ruent sur un palet au fond du bassin. Il s'agit de hockey subaquatique, un sport méconnu pour lequel les Françaises, championnes du monde en titre, partent à l'assaut d'une deuxième étoile.

"Quand les gens apprennent ce qu'on fait, au début ça ricane, mais quand on leur montre ce que c'est, ils rigolent moins", déclare à l'AFP Gwenaëlle Choisnard, 40 ans, dont plus de 25 de hockey subaquatique.

Avec ses partenaires de l'équipe de France "Masters" (les plus de 35 ans), elle vient d'arriver en Australie pour défendre son titre de championne du monde.

"Cela se joue à six contre six au fond d'une piscine. On est équipées de palmes, masque et tuba, d'une petite crosse et d'un gant pour se protéger. Les cages sont au fond de la piscine donc ça se pratique en apnée, on monte et on redescend", explique Sabrina Bezghiche, une autre membre de l'équipe. "Il n'y a pas de gardien", précise Anaïs Preney.

"Il n'y a pas de répit, à la fin on est HS", poursuit cette dernière au sujet des deux mi-temps de quinze minutes ponctuées d'apnées "courtes et dynamiques" de 10 à 15 secondes.

- "On vit hockey, on dort hockey" -

"C'est aussi un sport de contact, on va pas se mentir. Il ne faut pas avoir peur de prendre des coups", ajoute Sabrina. "Moi je me suis percée un tympan en prenant un coup de tête dans l'oreille, parfois on prend un palet dans la tronche..."

Pour les trois femmes, le hockey subaquatique est une vraie passion. "J'ai découvert ça en cours d'EPS pendant une initiation au collège. Ca faisait un moment que je tournais en rond à la natation et j'ai tout de suite accroché", raconte Gwenaëlle.

Ce qui lui a plu ? "Le côté +sport co+, le partage des défaites mais aussi des victoires. On compte les carreaux en natation, c'est un sport individuel. Ce qui nous anime, c'est le côté collectif."

Il y a cinq ans, elle faisait partie de l'équipe victorieuse aux Championnats du monde disputés au Canada. "C'était fou, un titre mondial, c'est la plus haute marche, c'est le top!", se souvient-elle.

"C'est avant tout une aventure collective humaine hyper forte qui commence bien avant la compétition avec tous les stages et qui est encore plus intense pendant la compète parce qu'on vit ensemble pendant 15 jours, on dort ensemble, on mange ensemble. On vit hockey, on dort hockey, on mange hockey", poursuit-elle.

Une des conséquences de cette victoire: pour la première fois de l'histoire des équipes de France de hockey subaquatique, un sponsor s'est intéressé à leur aventure, en l'occurrence la société GLHD spécialisée dans le photovoltaïque.

- "Les Redoutables" -

Comme les autres membres de l'équipe, les trois joueuses ont toutes un métier à côté, le hockey en apnée étant un sport totalement amateur. Elles cumulent donc toutes entraînements réguliers, carrière professionnelle et vie de famille.

"Je m'entraîne soit le midi sur ma pause déjeuner, soit le soir quand je couche mes enfants", décrit ainsi Sabrina.

Pour se rendre en Australie, les nageuses ont dû poser des jours de congés et auto-financer leur voyage: entre 3000 et 4000 euros par joueuse pour le billet d'avion, le logement, la nourriture et l'inscription au tournoi.

A l'occasion de la compétition en Australie, elles se sont surnommées "les Redoutables", un clin d'oeil "gentiment provocateur" à la crise des sous-marins australiens. "Il faut assumer qu'on y va pour gagner et on fera tout pour le faire", affirme Sabrina.

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