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Au Brésil pour un stage de préparation à trois mois des Mondiaux, le judoka français Teddy Riner assure qu'il "apprend à chaque fois de nouvelles choses", à 33 ans, dans sa quête d'un troisième titre olympique individuel à Paris en 2024.
À Rio de Janeiro, le décuple champion du monde axe surtout ses entraînements sur la lutte au sol, où excellent les lutteurs de jiu-jitsu brésilien qu'il affronte dans le dojo de Flamengo, le club de football le plus populaire du pays, après son titre au Grand Slam de Paris pour son grand retour à la compétition après une blessure à une cheville en août.
QUESTION: Qu'êtes vous venu chercher à Rio à trois mois des Mondiaux (7-14 mai à Doha)?
REPONSE: "Au Brésil, on peut progresser sur deux aspects: l'adversité qu'il y a ici, et le jiu jitsu brésilien, qui apporte beaucoup de choses sur les liaisons debout-sol et le ne waza (combat au sol) (...). Il reste beaucoup de choses à peaufiner avant les Jeux, j'ai encore une bonne marge de progression. C'est aussi pour cela que je suis ici au Brésil, et que je vais continuer les entrainements un peu partout dans le monde".
Q: Quels sont les principaux enseignements que vous tirez de ces rencontres avec des lutteurs de jiu-jitsu brésilien?
R: "Ça me permet de progresser, même si on sait très bien qu’ils sont à des années-lumière de nous au niveau du combat au sol. (...) Je ne les affronte pas pour chercher la victoire. J'essaie de voir comment ils bougent. (...) C'est pour ça que je suis ici, à chaque fois j'apprends de nouvelles choses qui peuvent me servir. Et en plus, je m'amuse, je m'éclate. Même dans la souffrance je trouve un point positif pour progresser".
Q: En quoi la blessure à la cheville qui vous a privé des Mondiaux-2022 a-t-elle freiné votre préparation?
R: "La blessure, je l'ai toujours connue. Si je vous disais le nombre de fois où j'ai participé à des championnats blessé... Mais c'est vrai que pour celle-là, j'ai mis du temps à me remettre sur pied, à revenir à mon meilleur niveau. Quand on se blesse, c'est compliqué de remettre la machine en place. (...) Ça m'a emmerdé parce que j'ai perdu quatre mois de préparation alors que, quand je me suis blessé, j'étais à un excellent niveau. Quelques semaines avant Paris, j'ai retrouvé quelques sensations. Maintenant il faut continuer, et il ne faut pas être pressé. Il faut prendre le temps, on a trois mois pour préparer le championnat du monde. (...) La blessure a freiné un peu la préparation, mais en soi on n’est pas en retard, on n’est pas en avance, on est bien".
Q: Après votre victoire à Paris, vous aviez dit que vous n'étiez qu'à 70%. Pensez-vous être 100% pour les Mondiaux en mai?
R: "On verra, je ne suis pas devin. Si je peux être à un bon 100%, ou même à 90%, je signe tout de suite".
Q: Vous êtes à Rio en plein carnaval. Vous allez en profiter pour voir l'ambiance?
R: "Je ne sais pas comment on va faire par rapport aux jours de repos, mais c'est la première fois que je viens au Brésil au moment du carnaval, donc si je peux y mettre une tête, bien sûr... Le Brésil, c'est le pays où j'ai eu le plus de victoires, deux titres mondiaux (son premier sacre mondial, en 2007, et le sixième, en 2013) et un titre olympique (en 2016). En plus j'ai été porte-drapeau ici (aux JO de Rio-2016). C'est un pays que j'adore, qui a une place particulière dans ma tête, dans mon cœur".
Propos recueillis par Louis GÉNOT