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Aulas et Parker: rapprochement au sommet dans le sport lyonnais entre foot et basket

Rapprochement au sommet dans le sport lyonnais: l'OL de Jean-Michel Aulas et l'Asvel de Tony Parker ont lié leur destin avec une participation minoritaire d'OL Groupe dans les deux clubs de basket (dames et messieurs) détenus par le néo-retraité des parquets.

L'Asvel a, de son côté, renoncé à son projet de nouvelle salle, qui aurait pu faire de l'ombre à la future arena de Jean-Michel Aulas à l'horizon 2022.

La holding cotée de l'Olympique lyonnais va injecter un total de 3,7 millions d'euros dans les deux formations de Parker: 3,4 millions dans l'équipe masculine (soit 25% de son capital) et 300.000 dans l'équipe féminine (10%), ont indiqué les protagonistes du dossier.

Cette injection d'argent frais, puisqu'il s'agit d'une augmentation de capital, doit permettre à l'Asvel, seul représentant du basket français en Euroligue la saison prochaine, de jouer les premiers rôles européens.

L'accord prévoit que OL Groupe aidera l'Asvel à se structurer dans des domaines comme le marketing, le commercial et les ressources humaines. Tony Parker mettra son prestige à la disposition de l'OL pour l'aider à se développer sur des marchés comme l'Asie et les Etats-Unis.

L'OL amènera 2,5 millions d'euros sous forme de "sponsoring" pendant deux ans et demi, a indiqué Jean-Michel Aulas. De quoi faire "la moitié du chemin" vers les 15 millions d'euros de budget visés par le président délégué de l'Asvel, Gaëtan Muller.

- Sur la durée en Euroligue -

Depuis le rachat de l'Asvel par la star française du basket il y a cinq ans, son budget est passé de 5,3 millions d'euros à 10 millions d'euros. Le nombre d'abonnés a été multiplié par deux (à 1.500) et le taux de remplissage est passé de 75% à 95%.

De quoi rêver plus grand, d'autant que les résultats sportifs suivent: l'Asvel mène la finale du Championnat de France deux victoires à une contre Monaco et peut s'adjuger un 19e sacre national en cas de victoire samedi.

L'invitation en Euroligue est garantie pour les deux prochaines saisons mais les dirigeants de l'Asvel espèrent pérenniser cette participation à la ligue fermée. Pour cela, il faut que les infrastructures suivent.

L'Asvel songeait donc abandonner sa vieille salle de l'Astroballe pour une enceinte ultramoderne, capable d'accueillir non seulement ses matches mais aussi concerts et grands événements.

Le dossier était bouclé mais a été retardé par les déboires du constructeur pressenti. "Le modèle économique devenait plus compliqué. Le projet est à l'arrêt et nous ne le continuerons pas", a confirmé Muller.

Si elle continuera à jouer l'essentiel de sa saison à l'Astroballe , l'Asvel jouera donc ses matches de gala dans la future salle multi-usages que l'OL envisage d'édifier à proximité de son stade de Décines-Charpieu.

- Budget conséquent pour la nouvelle salle -

Livrable en 2022, cette salle de 15.000 à 17.000 places sera la troisième plus grande enceinte polyvalente de France, après la Paris La Défense Arena (32.000 places) et Paris-Bercy (20.300 places).

C'est un investissement à 100 millions d'euros, a indiqué Jean-Michel Aulas. Il viendra s'ajouter aux 450 millions d'euros déjà dépensés par le groupe pour édifier son nouveau stade.

Gaëtan Muller a assuré travailler sur ce dossier "la main dans la main avec la mairie de Villeurbanne". "Notre base sera toujours l'Astroballe", a affirmé Tony Parker. "On essaiera de faire en sorte que personne ne perde son âme", a renchéri JMA.

Quoi qu'il en soit, la nouvelle alliance avec l'OL distend un peu plus les liens entre l'Asvel et son berceau d'origine, une ville de 150.000 habitants fière de son indépendance face au puissant voisin.

Au grand dam des élus locaux, Tony Parker avait déjà installé son centre de formation à Lyon, juste à côté du stade de Gerland.

Samedi, le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret a réagi en dénonçant "la désinvolture " de l'ASVEL.

"Il y a eu une désinvolture, voire une certaine duplicité des dirigeants de l'ASVEL, qui ont entretenu un flou sur leurs intentions", a-t-il regretté.

Selon l'élu, la salle de JMA "est loin d'être réalisée et l'ASVEL est très préoccupée de pouvoir jouer à l'Astroballe pendant encore cinq ans voire plus", a-t-il ajouté, rappelant que la collectivité avait "depuis toujours accompagné le club", depuis sa fondation en 1948.

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