Partager:
"Notre idéal, c’est la semaine des 4 jours, en 32 heures, sans perte de salaire": voici ce qu'a déclaré Paul Magnette, président du PS, dimanche à Bruxelles, à l'occasion du lancement de la campagne des socialistes en vue des élections du 9 juin prochain.
Une semaine de quatre jours et 32h, tout en gardant le même salaire: l'idée est alléchante, mais cela est-il concrètement faisable?
La proposition socialiste est très critiquée en Flandre, ainsi que par le patronat. Pieter timmermans, adminstrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique émet des doutes, notamment à la vue du marché du travail actuel. "Travailler moins, tant qu'il y a des pénuries partout, ce n'est pas un bon signal", explique-t-il. "Cela représente également une augmentation des coûts pour les entreprises de 20%."
Pourtant, Yves, mécanicien à Seraing, a essayé et validé cette pratique. Il a changé de rythme de travail depuis quatre mois. Sa semaine commence le mercredi et se termine le samedi soir après 32h de travail. "Comme j'ai 60 ans, ça me permet d'avoir une carrière un peu plus longue pour essayer d'arriver jusqu' 67 ans, puisqu'on est quand même dans des travaux assez lourds…", affirme celui qui exerce un métier physique.
L'évolution future des métiers
Pour François Pichault, professeur de gestion des ressources humaines à HEC Liège, la semaine de 32h c'est ni utopique ni inconcevabe... Mais pas tout de suite. "La technologie, aujourd'hui, permet des gains de productivité très important", indique l'enseignant. "L'intelligence artificielle est en train d'accélérer un certain nombre de choses dans les professions intellectuelles notamment, donc on peut imaginer que dans 10 ou 15 ans, ce qui apparait aujourd'hui comme étant un rêve pourrait devenir progressivement une réalité s'inscrivant dans un processus historique qui a commencé au XXème siècle."
François Pichault nuance et rappelle cependant qu'à l'heure actuelle, les semaines de 35 heures "ne concernent qu'une partie de la population selon certaines catégories de professions". C'est pourquoi faire passer tous les travailleurs à une semaine de 32 heures réparties sur quatre jours "n'est pas possible en un claquement de doigts".
La FGTB favorable
Réduire le temps de travail hebdomadaire selon la formule "32 heures en quatre jours pour un temps plein", comme l'a proposé dimanche le Parti socialiste lors d'un congrès préélectoral, ravit la FGTB. Il s'agit d'une "revendication syndicale historique" et d'une mesure qui s'intègre à un projet plus large de "société progressiste", commente mardi le syndicat socialiste.
Tout ce qui ne vient pas du MR n'est pas bon pour RTLInfo
Alain Schmit