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Limiter dans le temps les allocations de chômage: "La Flandre peut elle-même prendre des mesures", déclare Alexander De Croo

Le Premier ministre Alexander De Croo ne voit aucun consensus au sein du gouvernement fédéral pour limiter les allocations de chômage dans le temps, mais voit des possibilités au sein du gouvernement flamand, a-t-il déclaré dimanche sur le plateau de l'émission De Zevende Dag (VRT).

Le président du CD&V, Sammy Mahdi, s'est récemment déclaré favorable à la limitation dans le temps des allocations de chômage. L'Open Vld souscrit à cette idée, tout comme le MR. Au sein de la Vivaldi, les socialistes s'y opposent. Mais, selon Alexander De Croo (Open Vld), tant la N-VA que l'Open Vld et à présent le CD&V, soit les trois partis qui composent la coalition régionale au nord du pays sont favorables à la limitation dans le temps des allocations de chômage. "Avec la politique du VDAB, on peut déjà prendre des mesures en ce sens", a déclaré le Premier ministre, qui souligne que l'office flamand de l'emploi suspend un nombre très limité de personnes, seuls quelques cas au premier semestre de cette année.

Dans une réaction, le député fédéral N-VA Björn Anseeuw souligne que le marché du travail a besoin d'être réformé de toute urgence, mais que le gouvernement De Croo ne va pas plus loin que quelques tâtonnements à la marge. "L'accord de gouvernement fédéral stipule que nous devons aller vers un taux d'emploi de 80%. Cependant, il n'a pris aucune mesure pour aller dans cette direction. Et aujourd'hui, le Premier ministre jette simplement l'éponge."

Pour les nationalistes flamands, la Flandre est en bonne voie d'atteindre un taux d'emploi de 80%. L'année dernière, par exemple, le VDAB a suspendu pas moins de 1.362 chômeurs. Rien qu'au premier semestre de cette année, il y en avait déjà 792. Le nombre de suspensions en Flandre augmente donc fortement d'année en année. M. Anseeuw plaide pour une politique du marché du travail asymétrique, ce que la ministre flamande CD&V Hilde Crevits a déjà préconisé. "Mais rien ne se fera en raison de l'incapacité du gouvernement De Croo à mettre quoi que ce soit en place. Qu'ils transfèrent complètement la compétence du marché du travail à la Flandre."

Le directeur général du VDAB, Wim Adriaens, a de son côté déclaré que l'office flamand de l'emploi a procédé à près de 12.000 sanctions et avertissements au cours des six premiers mois de 2022. "Par rapport au nombre de demandeurs d'emploi, c'est plus que l'Onem alors qu'ils avaient le pouvoir de contrôler et de sanctionner les demandeurs d'emploi." Selon lui, "le VDAB est lié par un cadre législatif fédéral strict qui détermine dans quelle mesure un demandeur d'emploi doit chercher activement un emploi et quels emplois il peut refuser."

L'Onem a calculé que, au premier trimestre 2022, 5,6 % des chômeurs recevraient une sanction ou un avertissement du VDAB. En Wallonie, cette proportion s'élève à 2,3 %.

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