Une pénurie bien particulière touche de plus en plus les commerçants: "Pour notre futur, on ne sait pas comment ça se passera"

Dans le centre de Liège, le constat est le même chez beaucoup de passants : des pièces, ce n'est pas ce qu'on a le plus dans son portefeuille. "Ah, j'en ai pas beaucoup. J'ai 1,15 euro", s'exclame même une riveraine. "Qu'est-ce que j'ai comme pièce ? Pas grand-chose", continue une autre. "On essaye de nous faire tout payer par carte, donc c'est logique", admet une autre dame.

La pièce la plus rare, c'est celle de deux euros. Quentin, gérant d'un magasin de bricolage, n'en a pratiquement plus dans ses caisses, à tel point qu'il a lancé un appel à l'aide sur les réseaux sociaux. "On a eu un peu des coups de bol, à savoir par exemple des écoles qui avaient fait une opération, ils avaient beaucoup de pièces et ils étaient très contents de venir nous les échanger. Mais voilà, ça n'est qu'un temps et on sait pas comment ça va se passer dans le futur". 

Le principal responsable : le paiement électronique qui a fragilisé la circulation des pièces. Une aubaine pour les banques qui prélèvent des commissions sur les transactions. Résultat, un commerçant doit désormais attendre une semaine pour recevoir une commande. "C'est quand même ennuyeux. Là, on est en hiver, ça va pas poser de problème dans un magasin de bricolage comme le mien, mais quand on sera en mois d'avril et que tout le monde aura envie de faire de bricoler, on va se retrouver un peu dans des soucis", dit-il.

La colère est la même chez Nathalie, fleuriste. "Tout le monde ne paye pas par carte, il y a des gens qui payent en liquide et il faut pouvoir leur rendre. Comment voulez-vous faire si vous n'avez pas de monnaie ? On n'a pas de solution pour ça, puisque les banques ne suivent pas".

Pourtant, les pièces n'ont pas disparu : selon le SPF Finances, il en existe en Belgique 4,2 milliards.