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Hervé Bayingana Muhirwa ne nourrissait aucune sympathie ni admiration pour le groupe terroriste État islamique, a témoigné lundi après-midi le cousin de l'accusé devant la cour d'assises de Bruxelles, chargée de juger les attentats djihadistes qui ont ensanglanté la capitale le 22 mars 2016.
Converti à l'islam - comme son cousin Hervé - vers l'âge de 19 ans, le témoin a souligné que c'était la recherche de spiritualité et non un événement particulier qui avait poussé son aîné à embrasser cette religion. De tradition chrétienne, la famille a certes posé quelques questions sur cette transition mais toujours empreintes de tolérance. "Vous vous êtes converti avec lui?", a demandé la présidente de la cour. "Non, il s'est converti le premier. C'est un cheminement personnel de sa part qui a abouti à l'islam."
La présidente lui a alors demandé s'il fallait "faire ses preuves" face aux musulmans de naissance. "Non, je n'ai pas du tout ressenti ça", a-t-il répondu. "Et Hervé?", a-t-elle poursuivi. "Je n'en ai pas la connaissance."
Si, en devenant musulman, Hervé Bayingana Muhirwa a pris le nom d'Abdelkarim, son cousin ne lui connait pas d'autre appellation. "Amine, ça ne vous dit rien?", a soulevé Laurence Massart, en référence à un prénom cité dans plusieurs messages audios des terroristes. "Non", a répondu calmement le témoin.
Alors que les deux hommes étaient voisins au moment des faits, il a affirmé n'avoir jamais vu personne chez son cousin. "Vous n'avez jamais rencontré (les co-accusés, NDLR) Osama Krayem, Mohamed Abrini ou Najim Laachraoui?", l'un des deux kamikazes de l'aéroport, s'est enquise la présidente. L'homme a une nouvelle fois répondu par la négative.
Comment expliquer que le Belgo-Rwandais ait logé des terroristes? "Connaissant Hervé, il les a hébergés pour leur rendre service, sans savoir sans doute qu'ils préparaient un attentat."