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"Moi si je suis ici c'est pas à cause de la religion. Il y a des choses qui se sont passées. Des circonstances, un contexte", a déclaré lundi l'accusé Sofien Ayari devant la cour d'assises de Bruxelles chargée des attentats terroristes du 22 mars 2016. Il régissait aux propos du psychologue Serge Garcet, qui a évoqué plus tôt les difficultés de "déradicalisation" et a utilisé devant la cour l'expression de "génération sacrifiée".
"C'est hallucinant ce que j'entends ici", a déclaré Sofien Ayari. "C'est vrai que j'ai pris des décisions radicales, mais dire qu'une personne est radicale, c'est comme si elle était malade."
Le Tunisien a raconté que la directrice de la prison à laquelle il a été incarcéré après les attentats lui a demandé s'il était radicalisé. Il ne savait pas ce que cela signifiait, dit-il.
"Je pratiquais ma foi tranquillement c'est tout", s'est-il souvenu. "Pour certaines personnes, il y a un enchaînement mécanique de la religion. On commence par faire sa prière, après on est plus rigoriste et petit à petit on se dit maintenant, je vais dézinguer des gens dans la rue", a-t-il ironisé.
"Si je suis ici, c'est pas à cause de la religion", a-t-il soutenu, avant de revenir sur le contexte de révolution tunisienne en 2011. Il s'est alors retrouvé à 16 ans à devoir garder la maison de sa famille pendant la nuit. Sofien Ayari et les jeunes de son âge assistent au Printemps arabe en Libye, en Égypte, puis en Syrie. "On s'identifie, mais pour eux (les Syriens, NDLR) c'est plus compliqué."
Sofien Ayari a conclu en disant que la "tentation" de prendre la parole était plus forte que lui. "Peut-être que cela pourra apporter un peu plus de nuances. Ou peut-être pas."