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Une peine de deux ans de prison avec sursis a été requise mercredi par le parquet de Namur, à l'encontre d'une mère de famille poursuivie pour détention arbitraire, privation de soins et d'aliments et traitements dégradants de deux de ses enfants souffrant d'une déficience mentale, entre 2010 et 2014 à Onhaye. Une peine d'un an avec sursis a par ailleurs été requise contre l'un de ses fils, uniquement poursuivi pour la détention arbitraire.
Ses deux enfants âgés d'une trentaine d'années à l'époque des faits étaient régulièrement placés dans des cellules construites dans une annexe de la maison. C'est la solution que la maman, suivie par l'aîné des fils, avait trouvée pour éviter de les placer dans une institution. Les durées d'enfermement pouvaient aller de quelques heures à une journée.
"La famille fréquentait une branche radicale du catholicisme. Elle vivait à l'ancienne, comme au début des années 1900. Il y avait une méfiance par rapport à la médecine classique. C'est à la suite d'une dénonciation anonyme que la police s'est rendue sur place. Des constatations interpellantes ont été réalisées. Ils ont notamment vu une fille à l'apparence sauvage couchée au sol et qui ne sentait pas bon", explique le parquet de Namur.
"Il n'y a aucun problème à ce qu'ils vivent et voient les choses différemment de ce que la société propose, mais leurs convictions les ont poussés à vivre en marge de la société et à refuser toute aide extérieure", plaide une partie civile.
Le prévenu, présent à l'audience contrairement à sa maman qui souffre d'importants problèmes de santé, reconnait la matérialité des faits mais conteste l'élément moral. "On a agi de la sorte pour leur bien car ils étaient dangereux pour eux-mêmes lorsqu'ils faisaient des crises", explique le prévenu devant le tribunal.
Le jugement sera rendu le 28 juin.