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Une attaque en Belgique était l'une des hypothèses envisagées par la Sûreté de l'État à la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France, a déclaré Pascal Petry, l'administrateur général adjoint du service de renseignement, lundi lors du procès des attentats du 22 mars 2016.
M. Petry, ainsi que le directeur de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) Paul Van Tigchelt, ont abordé en fin de matinée ce qui a animé leurs services entre les attentats perpétrés à Paris et ceux de Bruxelles.
"Nous étions en pleine crise terroriste", a déclaré M. Van Tigchelt, "le niveau de la menace était fixé à 3. "Après Paris, nous avons rapidement su qu'il y avait des liens entre ces attentats et la Belgique. Il ne faut pas oublier que la première attaque par un foreign terrorist fighter (FTF, combattant terroriste étranger) a eu lieu ici à Bruxelles en 2014, au Musée juif. Cet événement fut le point de départ de la crise. Nous avons alors compris que les FTF visaient le sol européen, nos valeurs, notre système."
La Sûreté de l'État et l'Ocam ne sont pas restés inactifs pendant cette période. "Traditionnellement, nous recevons entre 36.000 et 40.000 informations sur le terrorisme par an, mais à ce moment-là (2015-2016, NDLR), nos chiffres étaient au plus haut", a souligné Pascal Petry.
"Avez-vous craint une attaque sur le territoire belge ou la Belgique n'était-elle qu'une base de repli ?, a demandé la présidente de la cour d'assises, Laurence Massart. "Bien sûr, nous avons toujours pensé que la Belgique pourrait être une cible, cela faisait partie des hypothèses de travail, comme nous l'a démontré le cas du Musée juif", a répondu M. Petry.