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Le roi Philippe s'adresse aux députés européens lors d'une séance solennelle en plénière à Bruxelles. La visite du souverain s'inscrit dans le cadre de la Présidence belge du Conseil de l'Union européenne.
C'est la première fois qu'il se prête à cet exercice. Avant lui, le roi Baudouin s'était aussi adressé à la Plénière en 1987 à Strasbourg.
Découvrez ici les moments forts du discours:
"Pour chacun des États membres, la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne marque un temps fort dans sa participation au processus décisionnel européen. C’est évidemment le cas pour la Belgique. Aussi, je me réjouis des importantes avancées législatives enregistrées au cours des derniers mois sous la présidence belge, de concert avec votre assemblée. Dans les prochains mois, nous aurons une réflexion fondamentale sur l’avenir de notre union. Nous avons des défis majeurs à relever autour de la question de l’élargissement. Nous continuerons à nous engager pleinement, avec conviction, car la foi en l’Europe est inscrite dans nos gènes."
"Il est souvent question des dissensions au sein de l’Union. Pourtant, notre soutien à l’Ukraine, notamment, a démontré que nous étions capables de décisions fortes et unanimes. La guerre en Ukraine, c’est aussi notre combat. Un combat pour la défense de notre sécurité et de nos valeurs. Nous ressentons que la menace pèse sur nous aussi. Et non sans fondement."
"Cependant, l’Union européenne ne se résume pas à la seule gestion des crises. Elle doit s’inscrire dans une vision à long terme. Il nous incombe ainsi de rester unis dans la lutte contre le changement climatique. En 2020, nous avons atteint les objectifs fixés en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Depuis 1990, l’économie européenne a connu une croissance de 60% tandis que nos émissions ont reculé de 30%. Toutefois, le chemin à parcourir s’annonce encore long jusqu’à la réalisation de nos objectifs pour 2030 et 2050. À l’échelle mondiale, malheureusement, le niveau des émissions ne cesse d’augmenter."
"Un des outils majeurs pour parvenir à cette autonomie est de stimuler notre propre compétitivité. Or, nous avons conscience de nos lacunes dans un certain nombre de domaines. Œuvrons ensemble à une véritable réindustrialisation européenne, axée sur les révolutions vertes et numériques, et qui représente bien plus qu’une simple transition. Une telle réindustrialisation européenne dépasse la somme de 27 politiques industrielles nationales. Au cas où le budget européen ne permettrait pas de la réaliser, il faudra oser nous ouvrir à d’autres voies de financement. Investir nécessite une vision à long terme et un cadre réglementaire solide et propice."
"En tout état de cause, nous devons davantage prendre les rênes en main de notre destin économique. Ayons l’audace de rêver à un avenir où l’Union joue un rôle géo-économique encore plus prononcé."
"Il est tout aussi indispensable de développer la capacité de décision européenne dans les domaines de la santé, de la migration, de la défense et de la sécurité, comme nous avons su le faire dans le domaine de l’environnement ou de la numérisation. En ce qui concerne la sécurité, précisément, nous avons déjà parcouru beaucoup de chemin. Mais la dimension européenne en matière de sécurité peut être grandement améliorée. En particulier en ces temps incertains où même les alliances de longue date sont mises sous pression."
"Comme toujours, et encore davantage dans son rôle de Président du Conseil, mon pays est au service de l’Union européenne et de son agenda tel que défini par le Conseil et le Parlement. Notre objectif est de protéger, de renforcer et de préparer l’avenir. Avec conviction, emplis de confiance et d’espérance."