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"Les autorités n'ont pas tenu leurs engagements. Encore une fois. Une fois de trop", dénonce vendredi l'ASBL Coordination et Initiatives pour Réfugiés et étrangers (Ciré) à la suite du chaos de l'évacuation du "Palais des droits" à Schaerbeek. Cette opération, qui s'est déroulée mardi et mercredi, a laissé près de 200 ex-occupants du squat à la rue.
"Cette situation indigne est clairement de la responsabilité de Madame de Moor et du gouvernement fédéral dans son ensemble", poursuit le Ciré. "Depuis plus d'un an, des demandeurs et demandeuses d'asile se voient refuser l'accueil par Fedasil, alors que fournir un hébergement est une obligation légale internationale qui incombe à l'État belge.
L'ASBL déplore également que les mesures concrètes qu'elle avait proposées au Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD), notamment la mise à l'abri d'urgence dans des hôtels, l'activation d'un plan de répartition obligatoire des demandeurs d'asile au sein des 581 communes belges ou encore l'activation de la phase fédérale de crise nationale, soient restées lettre morte.
"Malgré les milliers de décisions de justice rendues par le Tribunal du travail et le millier de mesures provisoires ordonnées par la Cour européenne des droits de l'Homme, des demandeurs d'asile (...) sont livrés à eux-mêmes, passant parfois plus de quatre mois dans la rue, dans un squat, ou sous tente, avant d'obtenir une place d'accueil… qu'ils ne peuvent espérer obtenir qu'après avoir introduit un recours en justice", s'insurge le Ciré.
Et l'association d'exhorter le gouvernement fédéral à assumer ses responsabilités, à dépasser les blocages politiques et à trouver d'urgences des solutions. "La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui n'est pas due à un nombre trop élevé de demandeurs d'asile, mais à un manque de volonté politique de trouver des solutions. Ou à la volonté politique de ne pas en trouver", conclut le Ciré.