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Le gouvernement va devoir tout prochainement se pencher sur un dossier délicat, l'achat de deux frégates en collaboration avec les Pays-Bas, dans un contexte de très importants dépassements des coûts, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Les deux pays ont décidé en 2016 de lancer deux programmes navals majeurs. L'un, dirigé par la Belgique, porte sur le remplacement des chasseurs de mines tripartites (CMT) vieillissants par une nouvelle classe de douze navires de lutte contre les mines - six pour chaque marine, dont trois sont déjà en construction - sous l'appellation de rMCM. L'autre porte sur l'achat en commun de quatre frégates ASWF, un projet porté par les Pays-Bas.
Le montant du premier contrat est d'environ 2,2 milliards d'euros au total alors que la Belgique et les Pays-Bas ont réservé un montant total de plus de deux milliards d'euros pour l'achat des quatre frégates, avec des livraisons attendues vers 2028-2029. Pour la Marine belge, il s'agit de remplacer ses deux frégates multirôles - ou "M-fregatten" - entrées en service au début des années 1990 et rachetées aux Pays-Bas en décembre 2005 pour 230 millions d'euros, le Leopold 1 et le Louise-Marie.
"Un accord avec (le chantier naval néerlandais) Damen pour la construction de quatre nouvelles frégates pour les Pays-Bas et la Belgique, est attendu d'ici un mois", affirmait vendredi dernier le site spécialisé néerlandais Marineschepen.nl.
En Belgique, ce dossier a été évoqué mardi - à huis clos - en commission spéciale des achats militaires de la Chambre.
Les chiffres mentionnés par le ministère de la Défense - cités par plusieurs médias et confirmés à l'agence Belga - font état d'un coût total d'ici 2031, pour les deux seules frégates belges, de 2,025 milliards d'euros (en tenant compte de l'inflation). Le coût initial oscillait entre un et 1,2 milliard d'euros pour les deux bâtiments.