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Les suites de l'attentat de lundi ont rythmé l'actualité politique récente de la semaine. À 231 jours des élections, retour sur cette semaine durant laquelle le gouvernement fédéral a joué sa survie.
Carnet de campagne épisode 9. Et dire que la semaine politique avait si bien commencé. Le ministre de la Justice avait même pris toutes ses précautions.

Lundi, casque vissé sur la tête, sécurité oblige, Vincent Van Quickenborne lançait les travaux de rénovation du palais de justice de Bruxelles. "Je pense qu'il y a énormément de gens qui pensent que les échafaudages faisaient vraiment partie du palais de justice", plaisantait-il en interview.
Sympas les échafaudages… mais le soir même, il y a un attentat, une nuit d’angoisse et déjà des questions qui fâchent. Mardi, notre journaliste interroge le ministre. Pourquoi l'auteur de l'attentat, visé par un ordre de quitter le territoire, n'a jamais quitté la Belgique? "Malheureusement, il n'a pas pu être expulsé vers ce pays parce qu'on est confronté aujourd'hui à un manque de volonté de certains pays nord-africains", répond Vincent Van Quickenborne.
Démission
Ensuite, il y a eu les questions des députés au parlement. Une très longue réunion. Le gouvernement tient bon. Et finalement, 4 jours plus tard, Vincent Van Quickenborne téléphone au Premier ministre et annonce sa démission. Ce pays, la Tunisie, qui ne voulait pas récupérer Abdesalem Lassoued… en réalité, il avait bien demandé son extradition à la Belgique. "Le magistrat compétent n'a pas donné suite à cette demande d'extradition. J'ai transmis cette information au Premier ministre et je l'ai informé que je présente ma démission", annonce alors Vincent Van Quickenbrone.
D'autres ministres dans le viseur
Un ministre en moins. D’autres ont eu très très chaud. C’est le cas de Nicole de Moor. La secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, en charge de l’office des étrangers. Cette semaine, le bourgmestre de Schaerbeek, la commune où résidait le terroriste, demandait sa démission. "Nous ne sommes pas informés par l'Office des étrangers, qui reçoit cette information d'une adresse…", déclare Bernard Clerfayt. La responsabilité de Nicole De Moor est engagée? "Je demande sa démission. Elle a clairement menti", répond le bourgmestre.
Aujourd’hui, Nicole De Moor est toujours en place, tout comme la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden. Ses services de police ont été informés par Interpol d’un délit d’évasion du terroriste en Tunisie. Mais en Belgique, l’évasion n’est pas un crime. Circulez, il n’y a rien à voir. "J'ai parcouru toutes les informations que j'ai à ma disposition, et à ce stade, je n'ai aucun élément qui permettrait de conclure que la police n'aurait pas suivi la procédure", dit-elle face à la presse.
Asile et sécurité s'imposent dans la campagne
Au terme de cette folle semaine politique, le gouvernement fédéral tient bon. La principale victime politique, c’est l’Open VLD, le parti libéral flamand, dont est issu le Premier ministre.
Résultat: l’asile et la sécurité seront bel et bien des thèmes de campagne électorale.
Boulette de Francken
Retenons également la boulette de la semaine sur les réseaux sociaux. Elle est signée Théo Franken, député N-VA. Son message: "Bruxelles hier soir, un enfant avec un revolver glorifié par des gangsters avec des drapeaux palestiniens". Le tout accompagné d’une vidéo prouvant ses dires.
Sauf qu’après vérification, c’est un tournage de clip. En clair, une fake news, une fausse information en français.
Bon, on croise les doigts pour que la prochaine semaine politique soit un peu plus calme. C’est tout pour ce carnet de campagne. N’oubliez pas, on vote dans 231 jours.