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L'opposition a remporté jeudi la majorité absolue aux élections législatives de dimanche en Guinée-Bissau, petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques, et impose une cohabitation au président, Umaro Sissoco Embalo, qui a reconnu la défaite de son parti, a indiqué jeudi la commission électorale.
La coalition Pai-Terra Ranka du parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral et qui a longtemps dominé la politique nationale, obtient 54 sièges.
Il devance le Madem G15, famille politique du président qui gagne 29 sièges et le Parti du renouveau social qui en gagne 12, a indiqué Mpabi Cabi, président par intérim de la commission électorale.
Le président Embalo a reconnu ce revers politique dans une adresse à la nation après l'annonce des résultats.
"Je félicite PAI-Terra Ranka pour la victoire et la confiance que le peuple lui a données. En respectant ce résultat, je nommerai le vainqueur des élections législatives, Domingos Simões Pereira, Premier ministre", a-t-il annoncé.
"J'avais pris la décision de ne jamais le nommer. Un bon politicien doit savoir parfois reculer (...) Nous n'allons pas cohabiter, nous allons marcher ensemble", a-t-il affirmé.
Ce résultat est un désaveu pour le président Embalo, au pouvoir depuis 2019. Il avait dissous l'Assemblée nationale en mai 2022 en raison de "divergences persistantes ne pouvant être résolues" avec le Parlement, déjà dominé par le PAIGC.
Cet échec est imputé selon des observateurs à des dissensions internes au sein du parti Madem G15 et à l'incapacité du président à résoudre le problème de la chute du prix de la noix de cajou, source de revenu importante de la population.
Dans ce pays où les résultats sont régulièrement contestés, les quelque 200 observateurs internationaux ont annoncé n'avoir relevé aucun incident majeur et affirmé que le scrutin a été "libre, transparent et apaisé".