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"Le" sans-abri n'existe pas : le phénomène du sans-abrisme et de l'absence de chez-soi couvre des réalités très diverses, relève Martin Wagener, de l'équipe Cirtes l'UCLouvain, à l'occasion de la publication vendredi du dernier dénombrement du sans-abrisme et de l'absence de chez-soi.
Pour la troisième année consécutive, les équipes du Centre interdisciplinaire de recherche, travail, État et société (Cirtes) de l'UCLouvain et du centre Lucas de la KU Leuven, soutenues par la Fondation Roi Baudouin, ont dénombré le sans-abrisme et l'absence de chez-soi en Belgique, passant cette fois à la loupe neuf communes du Brabant wallon, Tournai, la Communauté germanophone, ainsi que plusieurs communes flamandes, notamment en Flandre occidentale et dans l'arrondissement de Bruges.
Au total, 7.912 personnes sans-abri ou sans chez-soi ont été recensées, dont 2.469 enfants. Un tiers était des femmes, une proportion qui monte même à 40% en Communauté germanophone. Moins visibles car séjournant principalement dans des centres d'hébergement, dans leur famille ou chez des amis, elles se retrouvent le plus souvent en situation de logement instable à cause de violences intrafamiliales ou de problèmes relationnels, pointe la recherche.
Environ 20% des personnes dénombrées étaient de jeunes adultes (18-25 ans), entre 30 et 50% étaient issues de l'immigration et un quart ont un passé en institution, principalement psychiatrique mais également en prison ou en institution d'aide à la jeunesse.
Par ailleurs, entre 20 et 30% de la population recensée souffrent de problèmes de santé mentale et d'assuétude.
Si le sans-abrisme et l'absence de chez-soi sont plus répandus dans les grandes villes, avec six personnes dans cette situation pour 1.000 habitants, les plus petites cités ne sont pas épargnées, avec une proportion d'entre 0,5 à 1 personne en situation de logement instable pour 1.000 habitants.