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Les aéroports de Bruxelles et de Charleroi paralysés en raison d'une grève des "travailleurs essentiels": à quoi faut-il s'attendre?

Les secteurs du nettoyage, de la sécurité et de l'horeca sont en grève ce mardi. Ils demandent de meilleures conditions de travail.

Tous les vols commerciaux au départ des deux aéroports de Bruxelles et Charleroi sont annulés ce mardi en raison d'une grève des agents de sécurité de la société prestataire.

La grève découle d'un appel à la mobilisation lancé par une confédération de syndicats qui veut interpeller l'UE sur les conditions de travail des "travailleurs essentiels" des secteurs nettoyage, sécurité et restauration. Environ un millier de personnes venues de toute l'Europe se rassembleront dès midi sur la place Jean Rey à Bruxelles, dans le quartier européen, pour réclamer des conditions de travail décentes et des salaires équitables. 

La manifestation rassemblera les travailleurs belges et ceux d'au moins huit autres pays européens (France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Italie, Espagne et Finlande), ainsi que les syndicats européens. 

Les préavis de grève déposés dans les secteurs du gardiennage, du nettoyage et de l'horeca pour permettre aux travailleurs de participer à la manifestation a un impact important sur les aéroports du pays. 

A l'aéroport de Bruxelles, les vols prévus au départ sont annulés, selon une porte-parole de la société exploitante Brussels Airport. Dans un message d'alerte publié sur le site internet, Brussels Airport confirme qu'en concertation avec les compagnies aériennes, "aucun vol passager au départ le 1er octobre" n'est opéré. Aucun vol au départ de Brussels Airport n'est d'ailleurs indiqué sur le tableau d'affichage du site internet de l'aéroport, consulté avant 06h00 ce mardi. Et la plupart des vols sont aussi annoncés comme annulés demain. Brussels Airport demande aux voyageurs de ne pas se rendre à l'aéroport et indique qu'ils seront contactés par les compagnies aériennes.  

C'est l'absence des agents chargés du contrôle des bagages qui empêche les avions de décoller. Ces opérations de contrôle dans les deux aéroports ont été confiées au même prestataire de services, la multinationale britannique G4S.

Les vols passagers à l'arrivée "peuvent être opérés", mais des annulations "sont probables", signale encore Brussels Airport. 249 vols étaient prévus, au final, seulement 98 sont maintenus.

Au niveau du nombre total de passagers impactés, "cela représente 42 000 personnes", indique l'aéroport. "32 000 pour les passagers qui avaient un départ prévu et 10 000 personnes dont le vol à l'arrivée va aussi être reprogrammé."

Certaines compagnies ont prévu une alternative. C'est le cas de ces passagers, ils ont pris un bus, direction l'aéroport d'Ostende : "L'agence nous a prévenus jeudi que le vol démarrerait d'Ostende et qu'ils organiseraient une navette".

A l'aéroport de Charleroi,"la petite centaine" de vols prévus au départ est annulée, notamment ceux de la compagnie à bas prix Ryanair. Selon les informations aux voyageurs disponibles sur le site internet de l'aéroport à l'aube, certains vols de la compagnie Wizzair sont annoncés avec une diversion via Maastricht.

Les arrivées sont toutefois largement maintenues, à l'exception de certains vols en provenance d'Istanbul opérés par la compagnie Pegasus."On peut assurer les arrivées sans problème, puisqu'il n'y pas d'interactions avec les agents de sûreté", a souligné Nathalie Pierard, porte-parole de Brussels South Charleroi Airport (BSCA). L'aéroport de Charleroi devrait retrouver son fonctionnement normal dès mercredi matin.

Les vols passagers au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Liège semble maintenu, à l'exception d'un départ pour Punta Cana en République Dominicaine.

Les syndicats qui appellent à manifester estiment que les règles de l'UE en matière de marchés publics "ont alimenté un nivellement par le bas des conditions de travail" des nettoyeurs, agents de sécurité et autres employés de restauration. Ils réclament la modification de ces règles.

La FGTB en Belgique et la CFDT en France comptent parmi la quinzaine de syndicats de plusieurs pays européens qui comptent interpeller l'UE sur le sujet, sous la coupole de l'organisation United Network International.

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