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Nos reporters filment la détresse des producteurs belges de blé, trop durement concurrencés par le blé ukrainien

La crise agricole en Belgique est directement liée au conflit entre la Russie et l'Ukraine. Une concurrence exacerbée qui influe sur les prix et les revenus des agriculteurs. 

Pour comprendre la situation dans laquelle les producteurs belges se trouvent, nos reporters Michael Menten et Michel Herinckx se sont rendus chez l'un d'eux, à Hélécine, dans le Brabant wallon. Kris produit des céréales et depuis plusieurs mois, il ne parvient plus à les vendre. Ses stocks sont remplis. Nos journalistes filment une montagne de blé de 7.000 tonnes dont personne ne veut. "Je n’ai jamais connu ça en 22 ans, dit Kris Niclaes, négociant en céréales. Vous savez dans le secteur aujourd’hui, tout le monde craint l’avenir. Moi je dois payer une trentaine de personnes tous les mois. Chacun doit gagner sa vie. Mais comme ça c’est impossible".

La situation est telle que certains agriculteurs ont été contraints d'abandonner leur culture de blé. C'est le cas de Tanguy, un agriculteur. Il vient de décider qu'il allait raser la moitié de sa production. Elle était devenue invendable. "Tout ça va être retourné, poubelle, tant pis pour la perte. A un moment donné vous travaillez à perte, il faut arrêter de compter", dit Tanguy Caluwaerts.

Comment en est-on arrivé là?

Selon cet expert, tout commence en 2022, lorsque l’Ukraine est envahie par la Russie. Pour soutenir le pays en difficulté, l’Union européenne supprime les droits de douanes sur les produits importés. En 2 ans, ces exportations ont augmenté de 176%. "Cela a fortement impacté l'export de produits agricoles de produits de l'Ukraine vers l'Europe", explique Pierre-Alexandre Billiet, économiste.

La conséquence directe est une chute de prix impressionnante. Prenons l’exemple du blé. Avant l’invasion russe, son prix à la tonne avoisinait les 200€. Il est monté à 350€ en début de conflit. Mais s’est ensuite effondré à 150€. "Ces fluctuations sont exacerbées par les marchés financiers qui vont jouer à la hausse ou à la baisse", éclaire encore Pierre-Alexandre Billiet.

Pour arriver en Europe, ces céréales doivent prendre un autre chemin

De plus, pour arriver en Europe, ces céréales doivent être acheminées différemment aujourd’hui. Car depuis juillet, la Russie empêche la traversée de la mer Noire. Mais des routes alternatives existent. Notamment celle du Danube. Selon les experts, la capacité maximale de cette voie fluviale pourrait atteindre 2,5 millions de tonne de céréale chaque mois.

Et il n’y a pas que les importations de blé qui inquiète ces agriculteurs. Le maïs belge est aussi concerné, tout comme le poulet. 
 

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Commentaires

2 commentaires

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  • mais pourquoi faire venir tout de l'étranger, qu'on fasse d'abord vivre les belges et leurs productions. L'Europe fout le bordel dans tout c'est à cause d'eux que tout va mal mais eux s'en foutent plein les poches !!!!

    Ray G
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  • Bref, tout ce qu'on fait pour aider l'Ukraine se retourne contre nous.

    roger rabbit
     Répondre