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Les "fraudes à l'amitié" font des ravages sur les réseaux sociaux: "On n'y voit que du feu"

On les appelle "arnaques à l'amitié": des escrocs créent des faux profils sur les réseaux sociaux pour vous soutirer de l'argent. Un type de fraude qui a presque doublé l'an dernier. En tout, les victimes ont perdu neuf millions d'euros en un an.

Les "fraudes à l'amitié" sont un phénomène extrêmement répandu. Dans un centre commercial, nous n'avons aucun mal à trouver des victimes de ce système. "Ils ont très malins pour présenter ça d'une façon très gentille" rapporte un témoin. "On n'y voit que du feu", ajoute-t-il dépité.

Les sommes que les voleurs arrivent à extorquer à leurs victimes sont parfois sidérantes, de 1.000 à 500.000 euros, et parfois plus. Le mode opératoire est toujours le même: une rencontre, des attentions multiples pour instaurer une confiance puis une demande d'aide financière. 

Ces pirates sont appelés des "brouteurs". Ils opèrent parfois seul, parfois en nombre et souvent depuis l'Afrique. "Au Nigéria, en Côte d'Ivoire où on voit des brouteurs individuels mais aussi des collectifs de brouteurs qui sont organisés pour créer de faux profils mais pour donner de la chair à ces faux profils", explique Xavier Degraux, expert en marketing digital. "Ils nourrissent ces faux profils avec des photos, de l'engagement, des likes, etc. Donc tout parait assez réel", déplore l'expert.

On sait qu'il y a eu une activité beaucoup plus importante en ligne

L'an dernier, ce sont neuf millions d'euros qui ont été volés aux 1317 victimes recensées par le SPF économie. Le nombre de victime est deux fois plus important qu'avant la crise Covid.

Un phénomène qui peut s'expliquer par l'isolement que cette crise a provoqué. "Les gens se sont retrouvés confinés chez eux, ont manqué de contacts sociaux donc on sait qu'il y a eu une activité beaucoup plus importante en ligne" analyse Etenne Mignolet, porte-parole du SPF Economie.

Les sites de rencontres et les réseaux sociaux sont les canaux privilégiés par les brouteurs pour piéger leurs victimes. "Il faut bien regarder le nombre d'amis, d'amis en commun" prévient encore Xavier Degraux. "Si ça ressemble un peu trop à un conte de fée, méfiance pour le compte en banque." 

Cette année, ce sont 751 signalements ont été introduits. Un chiffre qui revient à la tendance générale. 

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