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Le vol inaugural de la fusée Ariane 6 aura lieu "probablement fin 2023" mais il y a des "aléas possibles" en cas de problèmes découverts lors des essais, a prévenu mardi le patron de l'agence spatiale française.
“Le premier vol, si tout se passe bien, va se passer en 2023, probablement fin 2023", a affirmé le PDG du Cnes Philippe Baptiste en présentant ses voeux à la presse.
"C'est encore conditionné au fait qu'on ne découvre pas de problème technique majeur lors des essais combinés" au cours desquels la fusée et son pas de tir construit par le Cnes sont testés à Kourou en Guyane, selon lui.
Pour M. Baptiste, "il y a encore des aléas possibles dans les mois qui viennent, il ne sert à rien de tenir un autre discours que ce discours de vérité technique".
L'agence spatiale européenne (ESA), maître d'oeuvre des lanceurs européens, table officiellement sur un lancement au quatrième trimestre.
L'accès autonome de l'Europe à l'espace est en difficulté: elle n'a plus accès au lanceur moyen russe Soyouz depuis l'invasion de l'Ukraine, le lanceur lourd Ariane 6 accuse un retard de trois ans et le lanceur léger Vega est cloué au sol.
"La mauvaise nouvelle récente, c'est l'échec de Vega-C" le 20 décembre. Une commission d'enquête pour identifier la cause de la défaillance et les moyens d'y remédier doit rendre ses conclusions en février, a précisé M. Baptiste.
"Il y a une vraie volonté d'un retour en vol le plus vite possible", a-t-il affirmé, se disant "confiant".
En conséquence, le plan de charge du Centre spatial guyanais (CSG), le port spatial de l'Europe, ne prévoit à ce stade que les deux derniers lancements d'Ariane 5 cette année.
Le Cnes va "profiter" de cette faible activité "pour mettre à niveau la base" avec un plan d'investissement de près de 600 millions d'euros pour réduire les délais entre les lancements, numériser le complexe et réduire son empreinte carbone.
Cette crise des lanceurs doit, d'après M. Baptiste, conduire l'ESA à revoir les règles du retour géographique.
Celles-ci prévoient que le financement de chacun des 22 États membres se traduise par des retombées industrielles équivalentes pour ses entreprises nationales.
Si c'est une "force pour faire émerger de nouveaux acteurs, on voit les limites du système quand on est sur un marché compétitif", a estimé le patron de l'agence spatiale française.
"On ne peut pas faire à la fois le retour géographique et s'engager dans une compétition où on veut faire un lanceur vraiment pas cher. A un moment donné il faut choisir", selon lui.