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Le gouvernement a annoncé lundi soutenir, à hauteur de 30 millions d'euros, deux projets de recyclage de batteries automobiles, portés par l'alliance Veolia-Solvay-Renault d'une part, et Mecaware-Verkor d'autre part, dans le cadre du plan d'investissement France 2030.
Le projet porté par le constructeur automobile Renault avec Veolia (traitement des déchets et de l'eau) et le chimiste belge Solvay prévoit la construction d'une unité de recyclage de batteries d'une capacité de 10.000 tonnes par an en 2023, suivie d'un deuxième déploiement "trois fois plus important en 2028", précise le ministère de l'Industrie dans un communiqué.
Le projet du recycleur lyonnais Mecaware et du fabricant de batteries grenoblois Verkor vise, lui, à construire une "unité industrielle de recyclage des rebuts de production" de batterie et de réutilisation des métaux.
"Le soutien à ces deux projets de recyclage des batteries électriques illustre la détermination du gouvernement à maîtriser les chaînes de valeur de la transition énergétique", a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, citée dans le communiqué.
"Cet enjeu est doublement stratégique: il nous permettra d'aller vers une économie de plus en plus circulaire et donc avec une empreinte environnementale maîtrisée, mais aussi de capter les métaux critiques indispensables à la transition énergétique", a-t-elle ajouté.
Le plan d'investissement France 2030 est doté de 30 milliards d'euros, dont 950 millions pour des projets de production et de recyclage de matériaux dits critiques.
En novembre, une première enveloppe de 100 millions d'euros avait été attribuée pour des projets de production et de recyclage de ces matériaux à cinq entreprises: Imerys (extraction de lithium dans l'Allier), Viridian (raffinage du lithium dans le Bas-Rhin), Eramet (recyclage de batteries Li-ion), Sanou Koura (extraction de métaux de déchets électroniques dans les Ardennes), WEEECycling (extraction de métaux de déchets électroniques en Seine-Maritime).
En janvier, le groupe minier français Eramet avait par ailleurs annoncé la conclusion d'un protocole d'accord exclusif avec Électricité de Strasbourg (ÉS), filiale d'EDF, pour étudier le développement d'une production de lithium de source géothermale de 10.000 tonnes par an à l'horizon 2030, pouvant servir à fabriquer des batteries électriques.
Lors d'une visite du site lundi, le ministre délégué chargé de l'Industrie Roland Lescure a estimé que la production locale permettrait de produire 250.000 batteries par an.
"Ici, nous écrivons l'avenir", s'est-il félicité, en évoquant "une révolution industrielle du XXIe siècle en marche".