Partager:
La cheffe du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a salué dimanche la forte contribution que la Chine apportera à la croissance mondiale en 2023, exhortant toutefois Pékin à rééquilibrer son économie vers la consommation.
Le FMI prévoit une hausse de 5,2% du PIB du géant asiatique cette année, une performance rendue possible par la progressive normalisation de l'activité après la levée des restrictions anti-Covid dans le pays en décembre.
"Ce rebond vigoureux signifie que la Chine devrait représenter environ un tiers de la croissance mondiale en 2023, ce qui donnera un coup de fouet bienvenu à l'économie mondiale", s'est félicité Kristalina Georgieva.
Elle s'exprimait lors d'un forum organisé à Pékin.
Kristalina Georgieva a cependant appelé la Chine "à augmenter la productivité et à rééquilibrer l'économie en délaissant l'investissement au profit d'une croissance davantage axée sur la consommation".
Cette méthode est selon elle plus durable, moins dépendante de l'endettement et contribuera à relever les défis climatiques.
"Pour y parvenir, le système de protection sociale devrait jouer un rôle central en augmentant les prestations d'assurance maladie et d'assurance chômage afin d'amortir les chocs subis par les ménages", a-t-elle plaidé.
La protection sociale en Chine est en progression depuis plusieurs décennies, au fil de l'enrichissement du pays, mais n'est pas au niveau des économies les plus avancées.
Kristalina Georgieva a également appelé à des "réformes" afin "d'uniformiser les règles du jeu entre le secteur privé et les entreprises publiques", ces dernières étant traditionnellement privilégiées par l'Etat.
Ces mesures de rééquilibrage pourraient conduire selon elle à une réduction des émissions de dioxyde de carbone de l'ordre de 15% en trois décennies.
"Cela se traduirait par des bénéfices pour le monde entier: une baisse des émissions mondiales de 4,5% au cours de la même période", a-t-elle déclaré.
Comme d'autres pays, la Chine est vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents avec le changement climatique.
Le géant asiatique a été touché l'an passé par une grave sécheresse qui a réduit la production d'énergie hydroélectrique et entraîné des coupures d'électricité.
"La plupart des émissions de dioxyde de carbone du pays sont générées par les secteurs de l'énergie et de l'industrie", a souligné Kristalina Georgieva.
"Le passage à une croissance tirée par la consommation permettra donc de réduire la demande d'énergie et d'atténuer les pressions en matière de sécurité énergétique."