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Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées vendredi devant la Tour des Finances à Bruxelles, à l'appel du collectif Look Down, pour demander à la Belgique un moratoire contre l'exploitation minière des fonds marins.
En plus d'être des réservoirs de biodiversité, les océans jouent un rôle prépondérant dans le contrôle du climat en captant le dioxyde de carbone dans l'air. "Si l'on vient perturber ces écosystèmes, ils pourraient relâcher leurs émissions carbones", a souligné une porte-parole du collectif, Laurie Pazienza. Un moratoire permettrait donc à la recherche de disposer du temps nécessaire pour évaluer la dangerosité de l'extraction minière sous-marine, a-t-elle argumenté. "Nous n'avons pas assez d'informations scientifiques pour le moment", a pointé Mme Pazienza.
L'exploitation minière des fonds marins fait déjà l'objet d'une interdiction temporaire dans plusieurs pays, dont la France et l'Espagne. La Belgique, elle, n'a pas encore sauté le pas. Un paradoxe, considère le collectif Look Down, alors que le Royaume se réclame des "Blue Leaders", groupe de pays souhaitant assurer la protection de 30% des océans d'ici 2030.
"Nous ne sommes pas encore tous sur la même longueur d'onde au sein de la majorité fédérale", a concédé la députée écologiste Séverine de Laveleye. Le gouvernement s'est toutefois entendu sur un "principe de précaution", a-t-elle ajouté. La parlementaire soutient pour sa part l'instauration d'un moratoire. "Il est vraiment temps que notre gouvernement fédéral prenne la mesure de l'attente des citoyens et la bonne position lors des négociations internationales."
Il s'agissait de la troisième action de la branche belge de Look Down. La coupole, qui regroupe plusieurs collectifs citoyens engagés pour le climat et la justice sociale, se décline en effet dans plusieurs pays européens.