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Près de trois jours après la collision ferroviaire meurtrière en Grèce, des familles, sans informations sur le sort de leurs proches qui se trouvaient à bord du train, crient leur colère et leur désespoir.
"Personne n'a rien pu me dire. Si mon enfant est blessé, s'il est en soins intensifs. Rien", s'emporte la mère d'une étudiante de 23 ans, Kalliopi, qui revenait d'Athènes avec son petit ami.
Cette femme, qui n'a pas voulu être identifiée, cherche désespérément depuis mardi soir à obtenir des renseignements concernant sa fille mais elle n'a pu en obtenir ni à Thessalonique, deuxième ville du pays où résidait son enfant, ni à l'hôpital de Larissa, la ville la plus proche de l'accident où l'AFP l'a rencontrée.
C'est dans cet établissement hospitalier que se déroule le délicat travail d'identification des corps.
Après avoir effectué un examen qui va permettre de collecter leur ADN, elle et son mari attendent avec angoisse de savoir si leur fille fait partie des corps retrouvés carbonisés ou écrasés dans la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, selon un bilan provisoire.
Mais les médecins leur ont dit: "nous n'aurons pas de réponses rapides sur les identifications".
Désespérée, elle se dit aussi "en colère, très en colère".
- Bondé de monde -
"Ma fille et moi avons parlé (mardi) à 9h30 du soir (19h30 GMT) et tout ce qu'elle m'a dit, c'est que le train était bondé de monde", confie-t-elle.
La collision entre le train de voyageurs et le train de marchandise, qui circulaient sur la même voix en sens inverse, est survenue peu avant minuit.
Son mari, Lazaros, 49 ans, raconte avoir été informé de l'accident par hasard par la télévision: "J'ai réveillé ma femme et je lui ai demandé : notre enfant ne voyageait pas dans ce train? Notre calvaire a commencé là".
Au comble de l'inquiétude, ils se sont très vite rendus à la gare de Thessalonique où la jeune femme devait arriver tard dans la soirée de mardi.
A la compagnie des chemins de fer, a mère de Kalliopi raconte s'être retrouvée face à un mur, sans informations de la part de la direction.
"Ils n'ont jamais décroché leurs téléphones. Seul un agent de sécurité est sorti pour nous informer", précise-t-elle.
A l'hôpital de Larissa, elle déplore également le manque d'informations:
"Ils m'ont juste dit: 'tu vas vivre un moment difficile'".
Elle se désespère : "Vous ne traitez pas les parents comme ça. Tu ne peux pas dire à quelqu'un qui est dans le noir, tu vas passer des heures difficiles, et il faut que tu sois forte en plus".