Accueil Actu Monde Europe

Charles III à Berlin appelle à l'unité contre l'invasion russe de l'Ukraine

Charles III a déploré jeudi le retour du "fléau" de la guerre en Europe en évoquant l'invasion russe de l'Ukraine lors d'un discours historique devant les députés allemands, soulignant cependant que les alliés peuvent "puiser courage dans leur unité".

La guerre russe contre l'Ukraine a provoqué "tellement de douleur inimaginable à tant de gens innocents", a déclaré le souverain britannique, premier monarque à s'exprimer dans l'enceinte du Bundestag.

Elle constitue une "menace" pour la sécurité de l'Europe et "nos valeurs démocratiques", a-t-il ajouté dans cette intervention d'environ une demi-heure, tenue majoritairement en allemand et qui s'est terminée par une standing ovation.

Le roi a loué en particulier les livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine par l'Allemagne, un pays profondément pacifiste depuis les horreurs du nazisme et qui a longtemps hésité à sauter ce pas.

Ce discours a été l'un des points forts de la visite de trois jours de Charles III, accompagné de la reine consort Camilla pour son premier déplacement à l'étranger en tant que roi.

Sa venue est placée sous le signe des liens d'amitié entre les deux pays et constitue un geste européen important après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

- Fromage "royal" -

Dans le sillage de son discours au Bundestag, il s'est rendu à l'ancien aéroport de Tegel, dans l'ouest de la capitale, pour rencontrer des réfugiés ukrainiens qui y sont provisoirement hébergés.

Un geste interprété par la télévision publique ARD comme "un signal à Londres".

L'Allemagne a accueilli plus d'un million de réfugiés ukrainiens, contre environ 160.000 pour le Royaume-Uni.

Auparavant, il s'est entretenu avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le couple royal a aussi pris le temps de s'accorder un bain de foule sur un marché berlinois avec ses nombreux stands de nourritures organiques.

Ils ont serré de nouveaux beaucoup de mains, distribuant des "wie geht's ?" ou "how are you ?" à la ronde (comme ça va?), échangeant avec bonne humeur quelques mots avec les commerçants ou le public, s'arrêtant pour acheter du miel ou du fromage.

Le roi s'est également déplacé dans un "écovillage" à Brodowin, à quelque 60 km de Berlin.

Vêtu d'une blouse blanche, il a participé à la fabrication de fromages qui porteront un sceau royal en son honneur, avant de goûter un gâteau en forme de couronne royale fourré de crème au beurre et de framboise.

Le séjour porte largement sur le thème de l'écologie, dont Charles, 74 ans, s'est fait le chantre outre-Manche depuis des années.

- Nouveau chapitre

Ce n'est pas la première fois que Charles se retrouvait au pupitre de la chambre basse allemande.

Il s'y était déjà exprimé en novembre 2020, devant un auditoire clairsemé en raison des mesures de distanciation liées à la pandémie de Covid. Mais à l'époque, il n'était encore que prince héritier.

Il s'était adressé aux législateurs allemands à l'occasion du jour du Souvenir, dans un geste hautement symbolique marquant la réconciliation d'après-guerre entre les deux pays.

Son intervention jeudi au parlement n'a pas fait l'unanimité. "Je trouve absurde de laisser parler un roi au Bundestag", a critiqué le vice-président du petit parti d'opposition de la gauche radicale Die Linke, Ates Gürpinar.

Mercredi, Charles et Camilla avaient été accueillis à la porte de Brandebourg par des centaines d'Allemands.

La célèbre avenue Unter den Linden était pavoisée du drapeau britannique, entouré des étendards allemand et européen.

Le chef de l'Etat allemand Frank-Walter Steinmeier a salué la visite du souverain britannique comme un "signe important de la relation germano-britannique", affirmant que les deux pays en ouvraient "un nouveau chapitre".

Il a rappelé que cette visite intervenait six ans après la date à laquelle le Royaume-Uni avait entamé son processus de sortie de l'Union européenne.

Vendredi, dernière journée de son voyage, Charles III se rendra dans la ville portuaire de Hambourg. Il y visitera un projet d'énergie renouvelable et rendra hommage aux victimes allemandes des bombardements alliés en 1943.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

100 Belges actuellement en Syrie: "La situation suscite des inquiétudes"

Huit Belges feraient partie du groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui a pris le pouvoir à Damas (Syrie) le week-end dernier, a confirmé le cabinet de la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden. Outre ces membres, il y aurait une centaine de ressortissants belges dans la région.