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Un abonnement pour ne plus avoir de pubs sur Facebook et Instagram? L'Union Européenne est contre, voici pourquoi

L'Europe interdit à Méta, la maison mères des plateformes Facebook et Instagram, d'utiliser les données personnelles des internautes pour leur soumettre des publicités ciblées. Selon le régulateur européen des données (EDPB), cette pratique est contraire au règlement européen sur les données (RGPD).

Facebook et Instagram peuvent-ils utiliser les données personnelles de leurs membres pour leur envoyer des publicités ciblées? Le régulateur européen des données dit non et estime que cette pratique est contraire au règlement européen sur les données (RGPD).

Déjà applicable en Norvège où des amendes quotidiennes sont infligées à Méta, cette interdiction sera étendue à toute l'Europe dans deux semaines maximum. Si Meta ne se met pas en conformité, elle risque cette fois de très lourdes amendes.

Cette décision, applicable sous deux semaines, intervient alors que le géant technologique américain a annoncé proposer des formules d’abonnement payantes à ses utilisateurs européens qui ne souhaitent pas voir leurs données utilisées. Justement en vue de se conformer aux réglementations de l’UE.

Plus de pub contre 10€ d'abonnement ?

Concrètement, moyennant un abonnement de 10€, vous pouvez aller sur les réseaux sociaux sans être dérangé par les publicités. Un système qui selon les spécialistes ne serait utilisé que par moins d'1% des utilisateurs. Sept millions de Belges utilisent Facebook et quasiment 5 millions ont un compte Instagram.

"C'est la notion de consentement qui est au coeur de cette baggare", nous explique Xavier Degraux, formateur et consultant en marketing digital. "Meta, en annonçant des abonnements payants, estime que ceux qui resteraient sans abonnement payant dans la version gratuite auraient consenti à ce modèle de publicités ciblées", complète-t-il.

Au niveau européen, cette idée ne plaît pas. "Les premières réactions européennes sont plutôt : 'pas question, le RGPD existe depuis 2016, vous ne le respectez pas et d'ailleurs on vous a puni à plusieurs reprises'. Il y a une bagare en vue devant les tribunaux, devant la cour européenne de justice" ajoute Xavier Degraux.

Un tel abonnement anti-pub est-il le point de départ de réseaux sociaux payants à l'avenir? "Non, il y a déjà pas mal d'offres", répond l'expert. "Quasiment toutes les plateformes ont tenté une offre payante. La plupart du temps, les réseaux sociaux tentent des offres payantes avec des fonctionnalités supplémentaires. C'est le cas pour X, Snapchat ou Twitch", avance Xavier Degraux.

"Tout le monde s'est lancé avec un succès extrêmment faible. En général, moins d'1% des membres de ces réseaux sociaux ont accepté de sortir le porte-feuille", conclut-il.

 

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