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L'agence nationale du médicament (ANSM) a annoncé jeudi avoir saisi de nouveau la justice sur des dysfonctionnements de l'IHU de Marseille à l'ère Raoult, cette fois sur un essai clinique non autorisé sur des patients atteints de Covid-19.
"L'ANSM a saisi de nouveau la justice", a annoncé une porte-parole à l'AFP, après analyse d'une étude, cosignée par Didier Raoult, portant sur plus de 30.000 patients Covid traités à l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection pendant deux ans.
Cette étude "peut être qualifiée de RIPH (recherche impliquant la personne humaine, NDLR) de catégorie 1" et aurait donc "dû bénéficier d'un avis favorable d'un comité de protection des personnes et d'une autorisation de l'ANSM".
Le Pr Raoult a cosigné en mars, avec sept co-auteurs dont la plupart exercent encore à l'IHU, un "pre-print", c'est-à-dire une version non relue par des pairs, de son étude sur des patients Covid concluant que l'administration d'hydroxychloroquine (ou d'ivermectine) a réduit la mortalité.
En avril, l'Agence du médicament a estimé que l'utilisation de l'hydroxychloroquine "expose les patients à de potentiels effets indésirables qui peuvent être graves".
Seize sociétés savantes de médecine ont interpellé, fin mai, les autorités sur une absence de sanctions face au "plus grand essai thérapeutique +sauvage+ connu".
Sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais, Didier Raoult et les co-auteurs du "pre-print" contesté ont finalement décidé de le retirer, ont indiqué vendredi dernier les hôpitaux marseillais et l'infectiologue.
Mercredi dernier, le ministre de la Santé, François Braun, avait brandi la menace de sanctions contre ces co-auteurs au Sénat, où il était interpellé sur "une inertie des pouvoirs publics" face aux dérives de l'IHU de Marseille sous l'ère Raoult.