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Un réseau international de trafic de civelles, alevins de l'anguille vendus à prix d'or en Asie sur le marché noir, a été démantelé en France, Espagne, Belgique et Pologne avec l'arrestation mercredi de 27 trafiquants, ont annoncé jeudi les enquêteurs.
Le coup de filet européen a permis l'interpellation de quatre commanditaires en France, où un vivier clandestin a été découvert avec des civelles de contrebande et du matériel pour stocker et ré-oxygéner ces animaux en voie d'extinction.
Selon les enquêteurs, le trafic était "l'oeuvre d'une bande organisée (utilisant) la frontière franco-espagnole pour tenter de dissimuler ses activités délictuelles avec l'Asie".
Au total, près de quatre tonnes de civelles ont été exportées frauduleusement entre 2021 et 2023, pour un bénéfice estimé à 1,18 million d'euros, selon l'équipe européenne chargée des investigations.
Les investigations, lancées en 2021, ont permis de constater l'implication de mareyeurs, responsables commerciaux et pêcheurs, qui prélevaient cette espèce réglementée hors quotas, et de mettre au jour des filières illégales d'exportation par les aéroports européens, notamment via des intermédiaires asiatiques installés en région parisienne.
En Espagne, la Guardia Civil a interpellé une vingtaine de personnes et des investigations ont également été menées dans des installations en Belgique et auprès d'une entreprise de repeuplement en Pologne soupçonnée d'être une "société écran" en vue d'exportations en contrebande vers l'Asie.
Quelque 200.000 euros en liquide ont été saisis, ainsi que 900.000 euros de biens divers, dont des civelles de contrebande et des véhicules.
La valeur annuelle du trafic illégal de civelles, menacées d'extinction et interdites d'exportation hors de l'Union européenne depuis 2010, est estimée à trois milliards d'euros. Elles se négocient entre 700 et 900 euros le kilo en France, où la pêche est très réglementée, et jusqu'à 5.000 euros en Asie.