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Après le fiasco du "Fonds Marianne", Marlène Schiappa hors jeu

Membre de tous les gouvernements ou presque depuis 2017, Marlène Schiappa macroniste pur sucre mais personnalité politique hors-cadre, a finalement été emportée par le scandale du Fonds Marianne.

Mme Schiappa, 40 ans, occupait les fonctions de secrétaire d'Etat à l'Economie sociale et solidaire et de la Vie associative depuis juin 2022.

Sur les plateaux des émissions de l'animateur controversé Cyril Hanouna, en Une du magazine Playboy ou au milieu d'influenceuses rigolardes invitées au ministère de l'Intérieur, ce rare électron libre au sein de la Macronie aimait casser les codes de la politique.

Adepte du parler "cash", ses "coups" en solo avaient fini par lasser au sein de la majorité et son étoile avait beaucoup pâli.

Eclaboussée dans le retentissant scandale du "Fonds Marianne", elle a clamé dans les colonnes de Corse-Matin que sa "probité" était "intacte".

Auparavant elle avait résumé l'affaire à une cabale politique auprès de l'hebdomadaire d'extrême-droite Valeurs actuelles: "Le fond du problème, ce sont mes prises de position passées sur la laïcité et l'islamisme".

Un commentaire qui lui a valu une réponse cinglante du sénateur (PS) Claude Raynal, le président de la commission d'enquête sénatoriale sur le Fonds Marianne: "On peut sortir de cette affaire par le haut, ou par la victimisation. C'est consternant".

Lancé en 2021 par celle qui était alors ministre déléguée à la Citoyenneté (2020-2022), après l'assassinat de Samuel Paty, pour financer des "contre-discours" à l'islam radical - le fonds est au centre d'une controverse sur fond de forts soupçons de favoritisme et de gabegie d'argent public.

Les révélations du scandale par plusieurs médias ont débouché sur l'ouverture de plusieurs enquêtes judiciaire, administrative et parlementaire.

- Combats féministes -

Mi-juin, lors d'une audition très médiatisée devant la commission d'enquête sénatoriale consacrée à ce dossier, la secrétaire d'Etat avait tenté de minimiser son rôle dans ce scandale.

Sans convaincre: dans son rapport publié jeudi, la commission d'enquête a étrillé son action, considérant que "le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture (avaient) conduit au fiasco" de son initiative, qualifiée de "coup politique" et d'"opération de communication".

Ancienne conférencière et militante féministe, fondatrice du blog "Maman travaille" - un réseau de "mères actives" portant des revendications autour de l'égalité parentale - Marlène Schiappa avait été repérée par l'équipe du candidat Macron en 2017 alors qu'elle était élue locale, adjointe au maire socialiste du Mans.

Très active sur les réseaux sociaux, abonnée aux plateaux télévisés - son entourage a dû la dissuader de participer à Fort Boyard, selon une enquête parue début juin dans Libération -, cette communicante a été une inlassable défenseure de l'action gouvernementale depuis 2017.

Secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes/hommes et de la lutte contre les discriminations (2017-2020), elle a été un temps identifiée pour ses gaffes, mais sa personnalité lui a aussi permis de populariser ses thèmes de prédilection, dont le combat contre les féminicides.

Elle a ainsi été à l'origine, à l'automne 2019, du "Grenelle" contre les violences conjugales, et vient encore tout récemment de publier un essai sur ce thème, intitulée "Juste une petite gifle".

Ensuite, lors de son passage place Beauvau, comme ministre chargée de la Citoyenneté dans l'ombre de Gérald Darmanin, elle s'était occupée notamment des questions d'asile et d'intégration des étrangers, et avait dû coordonner l'accueil des réfugiés afghans après la prise de pouvoir des talibans, et celui des Ukrainiens plus récemment.

"Ministre depuis 2017" et "féministe depuis toujours", comme elle se définissait elle-même sur Twitter, Mme Schiappa se revendiquait aussi "romancière" prolifique. L'un de ses derniers ouvrages, paru en 2022, s'intitulait: "C'est une bonne situation, ça, ministre?"

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