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Biden qualifie de "salopard cinglé" Poutine, qui ironise sur des propos "grossiers"

Deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine, Joe Biden a qualifié de "salopard cinglé" Vladimir Poutine qui a ironisé sur des propos jugés "grossiers" mais logiques.

Ces trois dernières années, le président démocrate américain a successivement traité son homologue russe de "tueur", de "criminel de guerre" puis de "boucher" et enfin de "tyran".

"La menace existentielle, c'est le changement climatique. Il y a bien ce salopard cinglé qu'est Poutine, et d'autres, et il faut toujours s'inquiéter d'une guerre nucléaire mais la menace existentielle pour l'humanité, c'est le changement climatique", a lancé M. Biden, candidat à 81 ans à un second mandat, pendant une rencontre à San Francisco, en Californie, avec des donateurs soutenant le Parti démocrate.

Il s'exprimait dans un bref discours mercredi auquel assistait un petit groupe de journalistes.

En anglais, Joe Biden a dit "crazy SOB", ces trois dernières lettres étant un raccourci pour "son of a bitch", une insulte traduisible en français par "salopard", "connard", voire "fils de pute".

C'est "grossier oui", a dit M. Poutine à un journaliste de la télévision russe qui l'interrogeait sur le sujet. Mais, a-t-il ajouté avec ironie, M. Biden n'allait "pas me dire, +Volodia (diminutif en russe de Vladimir, NDLR), bravo, merci, tu m'as beaucoup aidé+".

Jeudi matin, le Kremlin avait estimé, via son porte-parole, que ces propos étaient "une immense honte pour (...) les Etats-Unis. Si le président d'un tel pays utilise un tel lexique, c'est forcément honteux", avait déclaré Dmitri Peskov, dans une vidéo diffusée jeudi par un journaliste de la télévision publique russe.

"Des déclarations aussi malpolies ne sont pas en mesure de blesser le dirigeant d'un autre Etat, a fortiori le président Poutine", a-t-il également déclaré.

"Il est clair que M. Biden, au profit d'intérêts politiques nationaux, affiche un comportement dans le style d'un cow-boy hollywoodien. Il voudrait que ce soit le cas. Je ne pense pas que ce soit possible", a ajouté M. Peskov.

- Juron facile -

Le président américain a pour sa part la réputation d'avoir le juron facile en privé.

En mars 2021, avant même l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022, il avait répondu par l’affirmative à la question d’un journaliste lui demandant si Vladimir Poutine était "un tueur".

Des propos non regrettés, avait ensuite dit un porte-parole de la Maison Blanche. "C'est celui qui le dit qui l'est !", avait ironisé M. Poutine, selon des propos retransmis à la télévision russe.

En mars 2022, Joe Biden avait dit de Vladimir Poutine qu'il était un "criminel de guerre", puis un "boucher", à chaque fois à l'occasion d'échanges brefs et spontanés avec la presse. Il avait également lâché : "Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir".

"Un chef d'Etat doit rester réfléchi", avait alors réagi le porte-parole du Kremlin.

Enfin, en octobre 2023, le président américain avait comparé le mouvement islamiste palestinien à Poutine, qualifié de "tyran", soulignant que "tous les deux veulent anéantir complètement une démocratie voisine". Des propos "inacceptables" pour le Kremlin.

Au cours de sa rencontre avec des donateurs mercredi, Joe Biden s'en est par ailleurs pris à son prédécesseur Donald Trump, qui sera selon toute probabilité son adversaire en novembre, et à sa réaction à la mort en prison d'Alexeï Navalny.

Le républicain a assimilé ses problèmes avec la justice américaine à des persécutions politiques et a comparé son sort à celui de l'opposant russe.

"Si j'avais dit une chose pareille devant vous il y a 10 ou 15 ans, vous auriez tous pensé qu'il fallait m'interner de force", a dit Joe Biden.

Il a promis d’annoncer vendredi des sanctions "majeures" contre la Russie en réponse à la mort d'Alexeï Navalny.

Le président américain avait lancé la même insulte de "son of a bitch" à un journaliste de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, en janvier 2022, tandis qu'il pensait que son micro était éteint.

L'AFP avait alors traduit l'expression par "espèce de connard".

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