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Un journaliste d'une radio privée tunisienne a été condamné en appel à cinq ans de prison pour avoir divulgué des informations sur les services de sécurité, a indiqué mardi à l'AFP son avocat.
Ce reporter pour la radio Mosaïque FM, la plus écoutée de Tunisie, a été reconnu coupable d'avoir "participé à la divulgation intentionnelle d'informations relatives aux opérations d'interception, d'infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées", a précisé Me Rahal Jallali.
Khalifa Guesmi a déposé un recours en cassation et est pour le moment maintenu en liberté provisoire, selon son avocat.
"C'est la plus lourde condamnation prononcée par la justice tunisienne contre un journaliste", a souligné auprès de l'AFP Amira Mohamed, vice-présidente du Snjt, le syndicat des journalistes tunisiens.
"C'est une dérive autoritaire dangereuse et une atteinte flagrante contre la liberté de la presse", a-t-elle déploré.
Un policier, poursuivi dans la même affaire et accusé d'avoir fourni des informations au journaliste, a été condamné à dix ans de prison en appel. Il avait été condamné à trois ans en première instance.
Khalifa Guesmi avait été arrêté et détenu pendant une semaine en mars 2022, après la publication sur le site de Radio Mosaïque d'une information portant sur le démantèlement d'une "cellule terroriste" et l'arrestation de ses membres.
La justice l'avait condamné en novembre à un an de prison en première instance, mais le journaliste Khalifa Guesmi avait fait appel.
Plusieurs ONG locales et internationales ont critiqué un "recul" des libertés en Tunisie depuis que le président Kais Saied s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.