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Disparus des Deux-Sèvres: deux corps retrouvés, mais pas encore identifiés

Trois mois après la disparition mystérieuse fin novembre de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat dans les Deux-Sèvres, les gendarmes ont retrouvé deux corps en Charente-Maritime, non loin du domicile d'un suspect, mais ne les ont pas encore formellement identifiés.

Un corps de sexe masculin "a été exhumé dans un champ en bordure d'un chemin" à Puyravault, où des fouilles ont été menées vendredi, et celui d'une "personne de sexe féminin a été exhumé dans une zone boisée" dans une commune voisine, Virson, a précisé samedi soir le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.

"Les identités des victimes n'ont pas été formellement établies à cette heure. Les corps seront autopsiés dans la journée de dimanche et de lundi", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les autopsies auront lieu à Pontoise, en région parisienne, à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), dont des experts ont participé aux recherches, a-t-on appris d'une autre source proche de l'enquête.

En fonction du résultat des autopsies, une conférence de presse se tiendra "lundi ou mardi" afin de donner plus d'éléments sur le déroulé des faits et l'enquête, a précisé M. Lacombe.

Cette double découverte réduit quasiment à néant les espoirs de retrouver vivants Leslie Hoorelbeke, 22 ans, et Kevin Trompat, 21 ans, qui n'ont pas donné signe de vie depuis la nuit du 25 au 26 novembre à Prahecq, bourg de 2.000 habitants proche de Niort. Un chien de la jeune femme s'est également volatilisé.

Après Nathan Badji, vendredi soir, le procureur a d'ailleurs mis en examen un deuxième homme, simplement présenté comme Enzo C., pour "assassinats", "enlèvement et séquestration" et "modification" d'une scène de crime.

Les deux suspects, âgés respectivement de 22 et 23 ans, ont également été placés en détention provisoire, tout comme le premier des trois mis en examen, Tom Trouillet, contre qui le chef d'assassinats n'a pas été retenu.

- Conteneur à vêtements -

Vendredi après-midi, une trentaine de gendarmes ont d'abord fouillé un champ à Puyravault, où ils "sont restés très tard dans la soirée", selon des habitants interrogés samedi matin par l'AFP.

C'est dans cette commune située à environ une heure de route de Prahecq que des affaires appartenant au couple avaient été trouvées dans un conteneur de recyclage de vêtements le 8 décembre, à 300 mètres du domicile des parents de Nathan Badji, mis en examen vendredi soir pour les mêmes chefs qu'Enzo C et placé comme lui en détention provisoire.

Samedi, les enquêteurs se sont rendus dans un bosquet dans un hameau voisin, Les Haies, qui dépend de la commune de Virson, avec une dizaine de véhicules.

Le secteur de recherche a été délimité grâce aux éléments recueillis lors des auditions des trois hommes placés en garde à vue cette semaine dans cette affaire, selon une source proche du dossier.

Après trois mois d'investigations très discrète, l'enquête s'est accélérée mardi avec l'interpellation de Tom Trouillet, 22 ans, mis en examen deux jours plus tard pour "enlèvement et séquestration".

Ami commun de Leslie et Kevin, il devait les héberger dans sa maison de Prahecq, la nuit de leur disparition.

Le 5 janvier, lors d'une battue pour les retrouver, il avait déclaré aux journalistes qu'il les avait vus vers 17h30 le jour de leur disparition avant de partir pour "une soirée techno". Le relevé de ses communications téléphoniques a toutefois montré qu'il était revenu voir ses amis dans le village durant la soirée et qu'il avait échangé des messages avec Leslie Hoorelbeke jusque tard dans la nuit.

Selon Le Courrier de l'Ouest, son téléphone et celui de Nathan Badji ont "borné" aux mêmes endroits et aux mêmes moments que celui de Tom Trouillet, la nuit de la disparition.

- "Plus d'espoir" -

De source proche de l'enquête, la disparition du couple pourrait être en partie liée à un trafic de stupéfiants impliquant certains des protagonistes de l'affaire.

Les familles des disparus avaient d'emblée écarté l'hypothèse d'une disparition volontaire.

Lors de la battue du 5 janvier, la belle-mère de Kevin Trompat avait dit qu'il "avait pratiquement 10.000 euros sur lui" le soir de sa disparition, une somme qu'elle lui avait apportée à Prahecq, selon elle "pour acheter une voiture".

Samedi, le nouvel avocat du père et de la belle-mère de la jeune fille disparue, Me Mourad Battikh, a fait savoir qu'ils étaient "effondrés" et "sous le choc" après la mise en examen pour assassinats annoncée vendredi soir qui ne laisse "plus d'espoir de retrouver Leslie vivante".

Le père de Kevin Trompat est venu brièvement samedi à Virson sur le lieu des fouilles, avant de repartir sans s'exprimer.

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