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En mer pour sauver des vies: JOUR 6- Accueillir 600 survivants, un défi logistique

Chaque année, des milliers de personnes risquent leur vie en tentant de traverser la mer Méditerranée. Ils fuient la guerre, la pauvreté et les persécutions. Dans ces eaux souvent hostiles, Médecin Sans Frontière (MSF) mène des missions de sauvetage vitales avec son bateau le Geo Barents. Une équipe de RTL info a pu embarquer exceptionnellement sur ce navire.

Le Geo Barents que Médecins Sans Frontières loue pour effectuer ses opérations de sauvetage en mer Méditerranée peut accueillir jusqu'à 600 survivants. En général, ces personnes sont des hommes. Ils sont installés sur un large pont qui dispose de toilettes et de douches. Des femmes et des enfants font aussi parfois partie des naufragés, eux sont séparés sur un autre pont qui se trouve juste au-dessus. C'est une manière d'offrir de l'intimité à chacun.

Accueillir des centaines de personnes sur un bateau en pleine mer est évidemment un défi logistique énorme. Au niveau sanitaire, de santé et de nutrition notamment.

"Lorsque les survivants arrivent à bord, on essaie de les prendre en charge le mieux possible", explique Alexandre Deschênes-Philion le responsable logistique pour Médecins Sans Frontières. "Mais c'est un navire et il y a donc des limitations inévitables. Ce qu'on n'a pas à bord, on ne peut pas l'avoir. Donc la planification est cruciale. Chaque personne reçoit deux t-shirts différents, des vêtements chauds, des combinaisons thermales et des chaussettes. Quand ils montent sur le bateau, ils sont souvent mouillés. On a aussi tout ce qui est nécessaire de toilette, comme des brosses à dents."

Depuis 2021 et l'utilisation du Geo Barents, en 49 rotations, Médecins Sans Frontières a dû déplorer la mort de 11 personnes secourues, certaines blessées, d'autres noyées. Ces cas de figure tragiques sont aussi prévus. Une sorte de container se trouve à l'arrière du bateau: il s'agit de la morgue, qu'on espère ne jamais devoir utiliser.

Le rôle de Médecins Sans Frontières n'est pas administratif. Quelques informations sont collectées à l'arrivée des survivants sur le bateau. La nationalité et l'âge notamment pour des questions de statistiques, de compréhension et de veille de la problématique de la migration. Si une nationalité est plus représentée lors d'un sauvetage, cela peut être une information importante. Le parcours migratoire des survivants se poursuivra en réalité en Italie, dans le port assigné par les autorités du pays. Ils devront introduire une demande d'asile au sein de l'Union européenne. Il y a ensuite deux possibilités: soit une réponse positive, soit un ordre de quitter le territoire.

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