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Equateur : un conseiller municipal d'une ville aux mains du narcotrafic enlevé puis tué

Un conseiller municipal de la ville de Duran, dans l'ouest de l'Equateur, a été enlevé puis tué par balle dans un nouvel épisode de la violence qui secoue le pays à l'approche de la présidentielle d'octobre, a annoncé vendredi le ministère public.

Le conseiller municipal Bolivar Vera "a été retrouvé sans vie aujourd'hui", indique dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter) le parquet, annonçant l'ouverture d'une enquête.

Les autorités locales avaient dénoncé jeudi son "enlèvement présumé" et demandé l'aide de la police pour le retrouver.

Bolivar Vera a été atteint de "plusieurs balles apparemment à la tête et à la poitrine", a indiqué à la presse le colonel de police Paul Villavicencio.

Son corps a été retrouvé les mains liées et en sang dans une zone boisée de la province de Guayas, une région en proie aux violences liées au trafic de drogue, selon des journalistes de l'AFP qui ont assisté au moment ou le corps était retiré.

Bolivar Vera, membre du Parti social-chrétien (droite), avait été récemment élu conseiller.

Ce nouvel épisode de violence intervient après l'assassinat le 9 août par des tueurs à gage colombiens de l'un des principaux candidats à la présidentielle, Fernando Villavicencio.

Un maire, un candidat au Parlement et un autre dirigeant politique local ont également été tués pendant la campagne électorale. Le deuxième tour de l'élection présidentielle se tiendra le 15 octobre.

Une fusillade a par ailleurs fait jeudi dans le port de Guayaquil tout proche de la ville de Duran quatre morts, dont un enfant de 11 ans, et six blessés, selon la police. Parmi les blessés figurent deux fillettes de sept et cinq ans.

La violence en Equateur "ne doit pas nous détourner des origines de l'insécurité (...) qui sont la pauvreté, le manque d'opportunités d'emploi et un manque d'éducation qui transforme les jeunes en recrues faciles pour les gangs criminels", a réagi Olivier De Schutter, expert indépendant des Nations Unies cité dans un communiqué.

Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, l'Equateur, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, est frappé par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic.

Le taux d'homicides a été multiplié par quatre depuis 2018 dans le pays, passant de 6 à 26 pour 100.000 habitants. Les enlèvements sont en outre monnaie courante.

Les prisons du pays sont également le théâtre de massacres récurrents entre détenus membres de gangs rivaux. Quelque 430 détenus sont ainsi morts depuis 2021.

Dans ce contexte de violences croissantes, les menaces de mort contre les journalistes explosent. Entre janvier et août 2023, 216 attaques ou agressions contre des journalistes, dont 15 étaient des menaces de mort ont été enregistrés, ont selon des organisations de défense de la presse.

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