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Trois classes élémentaires seront fermées à la rentrée prochaine en Lozère, département rural et montagneux le moins peuplé de France, malgré des protestations d'élus, de parents d'élèves et de syndicats d'enseignants.
"A l'issue du Conseil départemental de l'Education nationale (CDEN) de vendredi, la fermeture d'une classe dans les écoles de Marvejols, Langogne et Saint-Chély-d'Apcher est confirmée", a indiqué à l'AFP vendredi soir le directeur académique des services de l'Education nationale pour le département, Alexandre Falco.
Pour l'année 2024-2025, l'Education nationale a décidé que la Lozère doit "rendre" trois postes d'enseignants pour renforcer les effectifs dans des zones plus peuplées de son académie comme Montpellier.
Cette perte nette de postes d'enseignants, qui se matérialise par la fermeture des trois classes mentionnées, avait suscité des protestations.
Pour les maires de ces petites villes --2.875 habitants à Langogne, 4.700 à Marvejols, 4.200 à Saint-Chély d'Apcher--, le maintien de classes constitue un élément crucial pour renforcer l'attractivité de leur territoire après des années d'exode rural.
L'Education nationale indique toutefois que "pour ces trois écoles de taille importante pour la Lozère, les taux d'encadrement passeront de 14 élèves et moins aujourd'hui par enseignant à 16,5 en moyenne par enseignant à la rentrée 2024" (la moyenne nationale étant de 22).
"On ne peut pas uniquement regarder les choses à travers le prisme du chiffre", avait plaidé en amont de la réunion le maire de Langogne, soulignant que l'école, qui devrait certes perdre 20 élèves à la rentrée (contre 137 actuellement), accueille nombre d'élèves ayant des besoins éducatifs particuliers: enfants en situation de handicap ou allophones (nouvellement arrivés et de langue maternelle étrangère), la Lozère hébergeant des familles demandant l'asile.
"Notre école a un effectif qui ne baissera pas l'année prochaine, je suis déçue par cette suppression. Je regrette que le gouvernement fasse des économies sur l'Education qui est un pilier de la République", a réagi samedi auprès de l'AFP la maire de Marvejols, Patricia Brémond.
En revanche, la fermeture proposée de trois autres classes dans trois villages comptant moins de 300 habitants, qui avait également suscité une levée de boucliers, n'a pas été confirmée.
A Prévenchères, commune menacée par la fermeture d'une de ses deux classes, une pétition signée par plus de 2.700 personnes avait mis en garde contre le fait que cela entraînerait "la mise en place d'une classe unique avec 18 (...) voire 21 élèves", l'enseignant se retrouvant avec des enfants de la maternelle au CM2.
"Ces décisions sont l'aboutissement d'un dialogue mené avec les élus et les organisations syndicales depuis novembre, elles attestent d'une attention toute particulière pour les petites écoles rurales", selon M. Falco.