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La ministre britannique de l'Intérieur Suella Braverman a admis mardi, alors qu'elle doit présenter son projet à la Chambre des communes, que sa nouvelle loi sur l'asile "repouss(ait) les limites du droit international". Cette approche est cependant nécessaire selon elle, car le système est "surchargé" et l'afflux de réfugiés traversant la Manche doit cesser, juge-t-elle.
Concrètement, toute personne arrivée illégalement sur le territoire britannique sera détenue dans un centre d'accueil tel que des bases militaires ou des maisons étudiantes. Ces migrants seront ensuite expédiés vers le Rwanda ou un autre pays. Le droit de demander l'asile leur sera retiré.
"Cette loi va envoyer un signal clair : toute personne arrivant illégalement dans notre pays sera renvoyée", a commenté le Premier ministre conservateur Rishi Sunak dans le quotidien The Sun, qui ambitionne de "reprendre le contrôle de nos frontières une bonne fois pour toutes".
"Le Premier ministre et moi-même avons travaillé sans relâche pour élaborer une proposition de loi. Nous avons repoussé les limites du droit international pour résoudre cette crise", enchérit Mme Braverman dans le journal The Telegraph.
Des voix critiques s'élèvent contre ce projet de loi, jugé "irréalisable". Elles soulignent également que des milliers de migrants vont être abandonnés dans les limbes car ils ne pourront jamais prétendre à la nationalité britannique.
Le Royaume-Uni a conclu un accord controversé avec le Rwanda, en vertu duquel les réfugiés arrivés clandestinement par la Manche sur l'île pourront être envoyés vers le pays d'Afrique de l'Est. En échange, Londres s'est engagée à payer 140 millions d'euros.
En juin, un premier vol censé transporter des migrants vers le Rwanda avait été annulé, après une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l'homme. Depuis, aucun vol n'a eu lieu. La justice britannique a cependant validé le projet en décembre dernier.